"Repartir en voyage de noces deux ans après les JO": la natation française veut vibrer à domicile à 300 jours des championnats d'Europe

Elle l'avoue dans un sourire: "Je suis un peu jalouse." Laure Manaudou a vécu des championnats d'Europe en petit bassin à Chartres en 2012, mais la perspective pour les nageurs français l'été prochain est tout autre. Des championnats d'Europe en grand bassin dans l'écrin du Centre Aquatique Olympique. "J'aurais rêvé plus jeune de faire une grande compétition comme celle-là en France, assure la championne olympique de 2004. Ça va être impressionnant de nager avec tout ce public qui est déjà là et qui est déjà derrière tous nos Français."
Lacourt: "Ce sera la fête de la natation"
La pionnière Manaudou sera la marraine des championnats d'Europe du 31 juillet au 16 août 2026 avec également pour la natation course Camille Lacourt. Le quintuple champion du monde qui voit dans cet été 2026 l'occasion de prolonger le bonheur des JO. "Il y a quelque chose de nouveau qui s'est créé entre le public et les nageurs en 2024. Quelque chose d'encore plus intense où chacun peut se dire 'j'y étais' et j'ai participé à ce moment de rêve où tout le monde était joyeux, tout le monde était heureux, tout le monde était dans une intensité extraordinaire. Et ça crée des liens. Un petit coup de foudre de 15 jours, ça fait plaisir ! J'aime à croire que ça ne s'est jamais forcément arrêté entre le public et les athlètes, mais c'est vrai que c'est assez sympa deux ans après de repartir un petit voyage de noces, là juste en natation. Ce sera la fête de la natation."
Léon Marchand booste déjà la billetterie
Des championnats d'Europe qui marqueront le retour en France de Léon Marchand deux ans après sa folle semaine olympique (il devra se qualifier comme tous les autres nageurs lors des championnats de France du 27 juin au 2 juillet). Pas dans la Paris La Défense Arena des JO mais dans le Centre Aquatique Olympique Métropole Grand Paris (CAOMGP) construit spécialement pour les Jeux à côté du Stade de France et qui avait accueilli les épreuves de plongeon, de water-polo et de natation artistique en 2024. Un CAOMGP qui sera remis pour l'occasion en configuration olympique avec 5.000 places contre 3.000 actuellement. L'effet Marchand qui a boosté la première phase de vente des billets, complète en deux jours. Une deuxième phase sera lancée en février prochain. Une équipe de France également portée par les résultats de Maxime Grousset double champion du monde cet été à Singapour ou encore Yohan Ndoye-Brouard double médaillé de bronze.
"Une vraie revue d'effectif" à deux ans des JO de Los Angeles
"L'ambition affichée c'est d'être la meilleure nation européenne sur l'olympiade", réaffirme Denis Auguin le directeur technique national alors que les Bleus ont décroché la troisième place mondiale à Singapour l'été dernier. Un rendez-vous Parisien de 2026 que le DTN juge "déterminant sportivement" sur la route vers Los Angeles. "Historiquement on a des gens qui émergent deux ans avant les JO, précise l'ancien entraîneur d'Alain Bernard. Ça permettra une analyse assez fine de nos potentiels deux ans plus tard aux JO de Los Angeles et c'est intéressant. L'idée est de provoquer cette émergence dans toutes les disciplines. C'est une vraie revue d'effectif."
C'est la première fois depuis 1987 que la France accueille un championnat d'Europe en grand bassin. La dernière édition Parisienne a elle eut lieu en 1931... "C'est un privilège que les athlètes ont de pouvoir faire les Jeux et les Europes à la maison", souffle Virginie Dedieu la marraine des épreuves de natation artistique. La triple championne du monde (2003-2005-2007) qui rêve de commenter les épreuves où son fils Macéo, récemment champion du monde jeune de natation artistique, pourrait participer l'été prochain en cas qualification.
Des épreuves dans la Seine
Des championnats d'Europe qui auront "un petit gout de "revanche" pour Marc-Antoine Olivier, parrain des épreuves d'eau libre et qui n'avait pris que la septième place du 10km des JO. Les courses ne partiront pas du pont Alexandre III comme pour les JO mais dans le bras de Grenelle avec la Tour Eiffel en fond. "Il y a eu la déception des Jeux olympiques et là j'ai hâte de pouvoir le rattraper sur ces championnats d'Europe", salive le champion du monde 2017 qui avait été perturbé par le fort courant dans le fleuve Parisien en 2024. "On mettra des choses en place pour ne pas se faire piéger à nouveau", explique le nageur désormais installé à Antibes et qui espère retrouver le public français le long des quais l'été prochain. "On a une proximité avec le public qui n'est pas habituelle. Et avoir ce boost là du public français en fin de course ça peut changer les choses pour aller chercher beaucoup de médailles."
Les épreuves de plongeon haut vol se dérouleront également dans la Seine avec les plateformes de 20m (femmes) et 27m (hommes) qui pourraient être installées sur le pont de Grenelle. La fédération française de natation avance un budget de 15,4 millions d'euros pour ces championnats d'Europe dont 45% assurées par des financements publics. 100 000 spectateurs sont attendus sur les 16 jours de compétition.
Les dates de compétition :
- Natation artistique : 31 juillet au 5 aout au CAOMGP
- Plongeon : 31 juillet au 6 aout au CAOMGP
- Plongeon haut vol : 8 et 9 aout dans la Seine
- Natation eau libre : 4 au 8 aout dans la Seine au bras de Grenelle
- Natation course : 10 au 16 aout au CAOMGP