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Sans les combis, les requins sont toujours là

Frédérick Bousquet  a vécu des championnats de France contrastés

Frédérick Bousquet a vécu des championnats de France contrastés - -

Un seul record de France battu à Saint-Raphaël, des filles en perdition mais des leaders toujours présents : tel est le bilan des championnats de France de natation de Saint-Raphaël qui se terminent dimanche. Sans les fameuses combinaisons, désormais. 32 nageurs s'embarqueront pour les championnats d'Europe en août à Budapest.

L’an dernier, on causait plastique à Montpellier, lieu des championnats de France 2009. Cette année à Saint-Raphaël, on a aussi parlé plastique, ou plutôt de sa disparition de la peau des nageurs. Heureusement, d’autres sujets ont occupé ces premiers championnats de France sans combinaisons. Le problème des minimas notamment. Compliqués, et qui ont exclu certains comme Fabien Gilot, pourtant champion de France du 100 mètres nage libre, d’une sélection aux championnats d’Europe.

On a surtout parlé d’un phénomène : Yannick Agnel, un grand échalas de 2m01 licencié à Nice d’à peine 17 ans, qui est le nouveau prodige des bassins de l’Hexagone. Il est devenu le premier nageur en bermuda à battre un record de France (celui du 200m nage libre) établi avec l’aide des anciennes combinaisons-miracles. Et le seul de ces championnats. De « l’overdose de records de 2010 », dixit Christian Donzé, le DTN, on est revenu à des proportions plus humaines, « à de la vraie natation » selon Philippe Lucas. Le temps où « des baltringues battaient des records de monde » (Lucas) est fini.

Cependant, les cadors de l’ère plastique occupent toujours les avant-postes. Alain Bernard et Hugues Duboscq dominent les débats chez les hommes. Il n’y a pas eu de gros crash. Chez les femmes, les départs de Laure Manaudou et Malia Metella ont laissé un véritable vide. Coralie Balmy et Camille Muffat qui doivent reprendre le flambeau sont là mais timides, cachées dans l’ombre des garçons : « On n’a pas eu de révélations, note Patricia Quint, en charge du développement de la natation féminine. On est encore dans le flou. Il faut donner un socle et quand le socle est solide, il y a des émergences. »

Au niveau chronométrique, la fin du polyuréthane fait des dégâts. Alain Bernard, 48’’32 sur 100m nage libre est à 11 centièmes du record du monde d’Alexandre Popov en 1994. Mais qui s’en plaindra, puisqu’on revient à l’essence même la natation : la confrontation.

Frédérick Bousquet, mécontent de ses performances, ne goûte pas l’enthousiasme général : « Mes combinaisons sont bien rangées dans un placard et si on les autorise de nouveau, je serai le premier à ouvrir le champagne », a expliqué le Catalan. En attendant, il devra se réhabituer au bermuda. En tissu.

M..M. avec Julien Richard à Saint-Raphaël