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Silence, Manaudou nage…

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Présente à Schiltigheim pour les championnats de France, Laure Manaudou continue d’entretenir le mystère sur ses performances actuelles à l’entraînement. Du côté des bassins, silence radio… ou presque.

Ce n’est plus un secret pour personne. Laure Manaudou s’entraîne. Elle s’entraîne dur même, à en croire certains observateurs. « J’ai vu qu’elle avait toujours ce potentiel magique, note Camille Lacourt. Je pense qu’elle est impatiente de retrouver la compétition. Je sais que si elle en a envie, elle peut faire quelque chose d’exceptionnel. » Le triple champion d’Europe a croisé Manaudou en stage à Miami cet automne. La nageuse et son compagnon Frédérick Bousquet ont profité de la venue des Marseillais aux Etats-Unis pour s’entraîner avec le groupe de Romain Barnier.

Le technicien ne se risque pourtant pas au moindre commentaire. « Je ne suis pas son entraîneur responsable, glisse-t-il. Je participe de manière lointaine à sa préparation. On me pose des questions, mais ça serait prendre un rôle que je n’ai pas et m’associer à des performances. » Mais quand on le titille un peu : « Elle a un niveau très intéressant. Le chronomètre ment rarement. Elle a les cartes en main pour son retour. » C’est en effet le dénominateur commun du côté de « radio bassin ». On ne commente que très rarement le retour de l’ancienne championne. Et quand on le fait, pas question de se risquer à la moindre critique.

Nicolas, son frère : « Elle va revenir au très haut niveau »

Pour trouver des clients plus bavards, il faut finalement se promener du côté de son entourage proche. Qualifié sur 50m papillon pour les Mondiaux, Florent se contente certes d’un laconique : « Je n’ai rien à dire. Je sais qu’elle s’entraîne avec Brett (Hawke, ndlr) à Auburn. ». Mais du côté de son autre frère et ancien entraîneur, le discours évolue : « Aux Etats-Unis, elle a une parfaite structure, note Nicolas. Elle va revenir au très haut niveau. Si elle veut aller aux Jeux avec son frère, c’est à eux de travailler. » Encore plus disert, le papa ajoute : « Laure reprend l’entraînement, surtout pour elle, pour se sentir bien, pour reprendre la compétition, pour voir ce qu’elle pourrait donner dans un bassin », a confié Jean-Luc Manaudou.

Alors forcément, on se met à rêver à une sélection commune pour les Jeux Olympiques de Londres. Deux conditions néanmoins : que Florent se qualifie sur 100 pap (le 50 pap n’est pas olympique) et que Laure se montre digne des chronos que certains lui prêtent. « C’était un défi qu’ils s’étaient lancé tous les deux », assure même le père. Seule voix discordante, celle de Lionel Horter. Le patron des entraîneurs français est en effet plus circonspect. « Pour l’instant, on est plus dans la campagne de communication qu’autre chose. On ne parle pas de sport pour l’instant quand il s’agit de Laure. Et qui vous dit qu’elle va revenir dans l’aventure ? Je ne suis même pas sûr qu’elle le sache elle-même. » C’est là tout le problème : la principale intéressée reste muette. Avant, sans doute, de réserver l’exclusivité de l’annonce de son retour à un média trié sur le volet. 

P.Ta. et J.R.