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Thorpe redeviendra-t-il « La Torpille » ?

Ian Thorpe

Ian Thorpe - -

Après cinq ans d’arrêt, Ian Thorpe est sorti de sa retraite. Si sa rentrée à Singapour n’a guère été convaincante, la légende vivante australienne remet ça dès demain à Pékin. Avec en point de mire, une qualification espérée pour les JO de Londres sur 100 et 200 m.

Les mauvaises langues affirmeront toujours que ce come-back n’est qu’une histoire de gros sous et de coup marketing. Les autres continueront à défendre mordicus la légende vivante, tant que subsistera ne serait-ce qu’un mince espoir de qualification olympique. Après cinq années d’interruption, Ian Thorpe alias « La Torpille » est sorti de sa retraite pour se remettre à l’eau, le week-end dernier, à l’occasion d’une manche de Coupe du monde à Singapour.
En bermuda et délesté d’une bonne dizaine de kilos, le quintuple champion olympique, aujourd’hui âgé de 29 ans, n’a certes, pas franchement affolé les chronos, mais les distances sur lesquelles s’était aligné l’ancien roi du sprint (du 200 m au 800 m) n’entraient pas dans son cadre d’expression naturelle. Septième sur 100 m 4 nages et éliminé en séries du 100 m papillon, Thorpe a soufflé le chaud et le froid. Et suscité autant l’inquiétude que l’espoir, à la veille d’une nouvelle sortie prévue ces mardi et mercredi à Pékin.

Un nageur d’exception doté d’une glisse animale

Redevenu le sportif préféré des Australiens au lendemain de l’annonce de son grand retour, en février dernier, Ian Thorpe a fait davantage figure d’honnête nageur à Pékin, que de monument (en péril ?) de la natation mondiale. Mais si la situation est à peine grave, elle est loin d’être désespérée. Thorpe refait tout juste ses gammes, n’en est qu’au stade embryonnaire de son come-back et reste, surtout, un nageur d’exception doté d’une glisse animale. Et puis, ce n’est que dans cinq mois, à l’occasion des sélections australiennes pour les JO de Londres, que l’on pourra tirer le bilan de ce retour qui fait des vagues.
« J’ai vécu le retour de Ian Thorpe en deux phases, souligne de son côté Fabrice Pellerin, l’entraîneur de Yannick Agnel et de Camille Muffat à l’Olympic Nice Natation. D’abord, ça a été annoncé en grandes pompes, avec dans son dos pas mal de sponsors qui étaient là. J’ai donc tout de suite pensé à l’idée d’un éventuel plan business. Et puis, aujourd’hui, on le voit s’exprimer dans la presse avec beaucoup d’humilité. Il n’a pas peur d’exprimer ses craintes, ses appréhensions et ses doutes. Du coup, je trouve que ça lui donne un visage très humain. Ça donne beaucoup de crédibilité à sa démarche de sportif. Je trouve ça très appréciable de le voir, en champion qu’il est, dire que ce n’est pas facile tous les jours. Qu’il doute de ses capacités à revenir lui-même. »