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Un relais majuscule pour un exploit en or massif

Le relais 4x100 m

Le relais 4x100 m - -

Quelques minutes après le triomphe de Muffat sur 400m, les relayeurs du 4x100m ont offert un titre incroyable à la France en surclassant les Etats-Unis dans le dernier 100m. Une revanche inouïe de la finale de Pékin, il y a quatre ans.

Alors celle-là, on ne l’attendait pas ! Autant l’or de Camille Muffat sur 400m était programmé, autant les relayeurs français n’étaient pas les favoris pour monter en haut de la boite du 4x100m. Et pourtant, les « purs-cent » tricolores l’ont fait. Avec force et autorité. « C’est un moment immense de satisfaction et de joie, savoure le président de la fédération française de natation, Francis Luyce. Ici à Londres, vous ne pouvez pas imaginer l’intérêt suscité par tous ceux qui étaient présents autour de l’équipe de France : la ministre, le président du CNOSF et tous les amis de la natation. »

Le quatuor Leveaux-Lefert-Gilot-Agnel a damné le pion aux Américains, en tête avant le dernier relais. Mais Yannick Agnel est revenu sur Ryan Lochte pour déposséder les nageurs de la bannière étoilée de leur titre. Incroyable revanche quatre ans après Pékin quand les Etats-Unis avaient soufflé l’or aux Français pour huit centièmes, quand Bernard avait cédé dans les derniers mètres face à Lezak ! A Londres, c’est donc la France qui s’est imposée en 3’09’’93 devant les Etats-Unis et la Russie. L’Australie, seulement 4e, est éjectée du podium. « En 2008, les Américains nous l’avaient mis, aujourd’hui c’est l’inverse, savoure Luyce. Il suffit de voir la mine déconfite de nos amis… »

Les Aussies de la fusée Magnussen s’étaient pourtant présentés avec le meilleur chrono des séries, meilleur que celui des Bleus qui arrivaient avec le 4e temps. Mais après un bon départ d’Amaury Leveaux (3e), des relais costauds de Clément Lefert et Fabien Gilot (2e), c’est le Niçois Yannick Agnel qui signe l’exploit majuscule de cette finale olympique qui fera date dans l’histoire du sport français. « Pour réaliser ça, il faut que quatre nageurs fassent un exploit, qu’il y ait une petite bêtise des autres et un peu de chance, analyse Lionel Horter, l’entraîneur de l’équipe de France de natation. Il y a eu un peu de tout ça. Ça a joué de notre côté puisque l’équipe qui mène la course était à côté de nous. Yannick a passé Lochte dans le dernier relais et le retrouve demain (lundi) dans le 200m. Il lui a mis une mine dans les derniers 25 mètres. Ça prouve que quand on a la pression et qu’on est annoncé favori, ce n’est pas toujours facile. On n’est jamais mieux que quand on est à l’abri de la pression. On va essayer de continuer comme ça jusqu’à vendredi. »

Bernard en larmes

Lochte, peut-être un peu émoussé après son duel de la veille face à Michael Phelps sur 4x100m 4 nages, a craqué. La performance des Français est d’autant plus remarquable que le relais s’est présenté en finale sans Alain Bernard, certes sur le déclin, mais dont l’apport et l’expérience olympique aurait pu apporter un plus. Finalement, le champion olympique a été écarté de la compo après avoir nagé la série qualificative du matin, tout comme Jérémy Stravius. Coup dur pour l’Antibois, sa fin de carrière a sonné. Et nez creux pour le DTN, Christian Donzé, qui a privilégié la forme du moment. « Une page de l’histoire du relais 4x100 s’est écrite comme ça, confiait l’intéressé dimanche soir au micro de RMC Sport. Elle a peut-être déjà commencée à Pékin… »

Quelques heures plus tard, dans les tribunes, Alain Bernard a accueilli le triomphe de ses camarades les larmes aux yeux. Des larmes rapidement séchées puisque l’Antibois a hérité d’un second titre olympique, une première dans la natation tricolore. Artisan le matin de la qualification en finale du relais, Bernard est donc associé au sacre du soir. Avec en prime, une nouvelle médaille qui trônera en bonne place aux côtés de celle glanée il y a quatre ans, à Pékin sur 100 m.

Louis Chenaille