A la rencontre de Bernard Piton

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Bernard Piton est d’humeur souriante lorsque nous le croisons dans les vestiaires de l’hippodrome d’Enghien samedi après-midi. Le célèbre pilote vient en effet de réaliser un coup d’éclat quelques minutes plus tôt dans l’événement qu’il s’adjuge à près de 100/1 au sulky de Petit Javanais. Onzième au classement général de la précédente édition, Bernard Piton n’avait pas encore marqué le moindre point dans la nouvelle saison de la Casaq Ligue, surprenant pour ce pilote chevronné qui a passé le cap des mille victoires en 2009. Décontracté, sympathique et sans langue de bois, rencontre avec l’ancien driver de Ready Cash.
Ce qu’il dit :
A propos de son métier
« Comme beaucoup, j’ai été bercé dans le milieu des courses car mon père Charles-Jean Piton était entraineur. J’ai donc rapidement attrapé le virus et je suis rentré à l’école de Chantilly qui, à l’époque, rassemblait les jeunes apprentis de toutes les disciplines. Ensuite, je suis resté trois ans chez Henri Cogné jusqu’à mon service militaire. Et après j’ai uniquement travaillé en famille, avec mon père d’abord, et mon frère Jean-Paul ensuite. C’est vrai que chez les « Piton », ça a toujours été une histoire de famille mais je ne m’en plains pas, cela a toujours bien fonctionné entre nous. J’ai ma licence d’entraineur depuis une dizaine d’années mais je ne suis pas entraineur public, je ne travaille qu’avec mes propres chevaux. Même si j’ai mené beaucoup de bons compétiteurs, je n’en ai pas encore entrainé un qui sort de l’ordinaire. Je l’ai peut-être trouvé avec Vif D’Or du Poli, un poulain sur lequel je fonde de gros espoirs. A lui maintenant de lui prouver sur la piste. »
A propos de sa plus belle victoire
« C’est difficile pour moi de détacher une victoire parmi toutes. J’ai drivé beaucoup de champions : Ganymède, Goetmals Wood, Abano As, Ready Cash… Je ne sais même pas lequel est le meilleur (rires) ! Ready Cash m’a permis de gagner trois groupes 1, Abano As, je l’ai qualifié pour la finale de l’UET à Caen… Ce sont des cracks ! Maintenant, s’il fallait vraiment se prononcer, je détacherai la victoire de Pirogue Jénilou dans le Critérium des 4 ans. Tout simplement parce qu’elle était la plus inattendue (il s’imposait à 48/1). Avant le coup, il y avait une pouliche imbattable, Pearl Queen, on pouvait seulement espérer une place. Mais la jument était tellement forte ce jour-là, elle a fini sur un drôle de pied ! Ce sont de grands souvenirs. »
A propos de la Casaq Ligue
« Lors de la saison précédente, je crois que je m’en pas trop mal sorti non (Il a terminé 11ème à un tout petit point du top 10) ? C’est vrai que cette année ça commence moins bien mais on sait que ce métier est très aléatoire. Il faut la forme avec soi mais également les chevaux car la plupart du temps, ce sont des courses de bon, voire de très bon niveau. Ce n’est pas simple d’avoir les chevaux pour. Mais, c’est plus sympa pour nous d’avoir un challenge comme celui de la Casaq Ligue. Lorsque l’on est compétiteur, on apprécie d’être reconnu par nos résultats. »
Photo : Scoop Dyga