Rocco Palumbo inquiet pour le poker italien

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Figure du poker européen, vainqueur d’un bracelet WSOP en 2012, Rocco Palumbo (27 ans) était de l’équipée italienne vainqueur des Global Poker Masters. Son pedigree (1,4 millions de dollars amassés en tournois) parle pour lui. Et lorsque le joueur dresse un sévère constat de la situation du poker en Italie lors d’un entretien accordé à Pokerlistings, on l’écoute.
« Payer les mêmes impôts que n’importe qui »
Comme Rocco, installé depuis trois ans en Slovénie, la plupart des gros joueurs italiens ont quitté la péninsule, fuyant des taxes trop élevées. « La vérité, c’est que les joueurs italiens ne demandent pas du tout de traitement de faveur. Ils veulent simplement payer les mêmes impôts que n’importe quel autre citoyen, estime Rocco. Je voudrais qu’il y ait un système de taxation raisonnable et bénéficier des mêmes droits que les autres. Pour faire simple, vivre tout simplement comme n’importe quel autre travailleur. Si un politique italien m’appelait en me disant que je pourrais payer 30% d’impôts sur mes gains, je n’hésiterais pas une seconde avant de rentrer en Italie. »
« Les casinos sont extrêmement mal gérés »
« Le problème, c’est que les villes ont beau être magnifiques et historiques, les casinos sont extrêmement mal gérés. A la place d’un joueur étranger, je n’aurais absolument aucune raison de venir jouer en Italie. On ne peut même pas jouer online, les salles de jeux sont mal placées et difficiles d’accès en transports en commun. Et puis l’Italie est un pays assez cher. C’est surtout un problème de mentalité. Les casinos italiens appartiennent à l’Etat et les gens qui y travaillent n’ont aucune motivation pour travailler correctement puisque quoi qu’il arrive ils seront payés à la fin du mois. C’est un vrai problème parce que les clients du casino ressentent ce manque d’intérêt flagrant. »
La fin de l’EPT San Remo ?
« A chaque édition de l’EPT en Italie, il y a eu une grève, de quoi largement compliquer la vie des joueurs qui doivent déjà faire avec les prix exhorbitants de la nourriture et des boissons, sans parler des hôtels. Alors oui, on va sûrement perdre notre EPT, et c’est bien mérité. Tant pis pour l’argent et le travail que ça crée. San Remo est un endroit tellement spécial pour moi parce que je suis originaire de Ligurie, alors si l’EPT est maintenu, je serai le premier à m’y inscrire. Mais je comprends totalement les récriminations des joueurs étrangers et je ne serais pas surpris que l’EPT ne fasse plus étape en Italie. »