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08/06 Philippe Auclair

Excellent week-end pour l’Angleterre. Et ce n’est pas du 4-0 ramené d’Almaty dont je veux parler, mais du vilain nul 2-2 que la Croatie a concédé à domicile contre l’Ukraine de Chevtchenko – et après avoir frappé deux fois le bois en fin de match. C’en est presque trop facile. Prochain match des Anglais? L’Andorre, à Wembley, ce mercredi. Faisons les comptes: avec 18 points sur 18 (20 buts pour, 4 contre), l’équipe de maestro Fabio a sept longueurs d’avance sur les Croates, et neuf sur les Ukrainiens (lesquels ont joué un match de moins). Dans deux jours, ces 18 points seront 21, alors qu’il ne restera que trois matchs à jouer, dont deux à domicile, contre la Croatie et le Bélarus. Autant dire que l’Angleterre a deux pieds, les jambes, le torse et le cou en Afrique du Sud, et qu’il faudrait vraiment qu’elle perde la tête pour ne pas prendre part au jamboree de Blatter de l’autre côté de la planète. Avec Capello aux manettes, c’est improbable.

Et pourtant, vous savez quoi? A la lecture de la presse dominicale et des gazettes de ce lundi, on pourrait croire que c’est à l’arraché que l’Angleterre a vaincu les Kazakhs (petite anecdote: deux de ces journaux avaient interdit toute référence à Borat dans leurs compte-rendus...). Le fait est qu’elle avait fait une entame poussive, et avait failli concéder dès la 30ème seconde. Ce qui aurait fait désordre. Mais le diesel est alors monté en puissance. Barry, boum, Heskey, boum, Rooney, boum, Lampard, boum. Et si vous n’avez pas encore vu le but de Rooney, allez rendre visite aux copains de 101greatgoals.com. Le geste technique est extraordinaire. L’humilité avec laquelle il le célèbre ne l’est pas moins. Vous savez quoi? Je n’échangerai jamais un baril de Rooney contre deux de ...(rajoutez le nom que vous préférez). Pendant que d’aucuns se la jouent strass et plaqué or, Wayne va au charbon, qu’il transforme en diamant, lequel n’est il est vrai que la produit de la cristallisation du carbone pur.

Cette Angleterre-là a encore beaucoup de chemin à faire pour espérer nous refaire le coup de 1966; il lui manque un rien de fantaisie (le retour de Joe Cole fera du bien à cet égard), et le côté droit de sa défense inquiète un peu, surtout quand c’est Walcott qui sert de premier écran devant Glen Johnson. Les problèmes de gardien sont exagérés, soit dit en passant. James n’est pas aussi calamiteux qu’on le dit. Green (qui jouait au Kazakhstan) est un superbe shot-stopper. Foster, enfin, est, d’évidence, le futur numéro 1, pour autant qu’il fasse rapidement son trou à Manchester United. Ce que les Anglais ont pour eux, évidemment, c’est Capello, un homme qui est conscient des limites, mais aussi des qualités de sa sélection, et sait travailler sur les unes et exploiter les autres mieux que personne depuis...oh, depuis Bobby Robson, peut-être?

Une chose ne doit plus faire de doute: une équipe, une vraie, est née. En Europe, seule l’Espagne peut affirmer qu’elle lui est aujourd’hui supérieure. L’Angleterre faisait sourire de pitié du temps de Steve McLaren. Aujourd’hui, tout le monde souhaitera l’éviter. Thank you, signor Capello.

Un mot en passant sur un autre Italien: ‘Il Trap’. Son Irlande, très solide et un tantinet truqueuse (voir le but de Richard Dunne, sur lequel O’Shea bloque très ‘intelligemment’ Berbatov) a été chercher un excellent nul 1-1 en Bulgarie, et a quasiment la 2ème place du groupe 8 en poche. Une date à noter sur vos tablettes...le 10 octobre. L’Eire ‘accueillera’ l’Italie à Dublin – un duel entre deux formations invaincues dans cette campagne de qualification, et dont l’issue sera plus compliquée qu’il y parait, me semble-t-il. Ton avis, Didier?

Et les transferts, me direz-vous? Rien de neuf, pour être franc. Les mêmes infos/rumeurs/bruits qui circulent depuis des semaines, voire des mois: Ronaldoadebayoralonsoribéryvillaaaaahhh (baillement). Le plus extraordinaire est la décision de Gareth Barry d’aller courir le cacheton à Manchester City – qui n’est même pas en Europa League. Peut-être que les Citizens (qui suivent Joleon Lescott à la culotte – tiens? Un bruit!) vont fracasser les portes du Big Four cette saison. Peut-être qu’il neigera à l’Assomption. Peut-être que Joey Barton va prendre le voile (les voiles, ce serait trop beau) et rejoindre les Petites Soeurs des Pauvres après avoir changé de sexe. Bonne chance, Gareth!

Philippe