Didier Mengo 15/02

La question mérite (se doit) désormais d’être posée:
l’Inter peut-il perdre le titre ? La réponse est bien sur complexe. Dans l’absolu, le Milan ou la Roma ne peuvent rien faire. Seul l’Inter peut se saborder. Perspective qui semblait pourtant inenvisageable au soir du derby milanais. Mais force est de constater qu’aujourd’hui 15 février 2010, à 14 journées de la fin, l’Inter n’a que 7 points d’avance sur la Roma avec un Roma – Inter à jouer le 28 mars au stade Olympique de Rome. Que le Milan a 9 points de retard et un match à récupérer face à la Fiorentina. Que l’Inter, sans l’admettre, va se concentrer avant tout sur la Ligue des Champions et « laisser des plumes » au passage en championnat. Les hommes de Mourinho conservent à mes yeux une bonne marge de manœuvre en particulier parce que l’effectif de l’Inter est suffisamment riche pour faire tourner à l’approche des matchs européens sans trop perdre en qualité pure. Et puis, encore faudrait-il que la Roma continue sur sa lancée (20 matchs sans défaite, 9 victoires consécutives), exploite le moindre faux-pas de l’Inter pour arriver à la confrontation directe avec maximum 4/5 points de retard. Ou que le Milan réussisse à jouer sur les deux tableaux avec un effectif un peu moins riche que celui du cousin milanais. Beaucoup de si donc et comme disait le regretté Coluche : « si ma tante en avait deux, on l’appellerait tonton ! »
Mais bon, le débat existe ici en Italie, le championnat est officiellement relancé, histoire de vendre du papier bien sur. Une chose est certaine cependant : un Inter sous pression peut devenir un Inter nerveux, avec un Mourinho qui hier d’un coté nous disait qu’il était satisfait du nul obtenu sur le terrain de Naples,mais qui dans la même interview tirait à bout portant sur l’arbitre, le président de Naples ou encore la Juventus (qui pour une fois n’avait rien demandé d’ailleurs !!!). Cette tendance à susciter la polémique permanente peut jouer des tours à l’Inter surtout l’écart diminue encore un peu.
D’ailleurs, en bon romain qu’il est, connaissant à merveille la règle de la superstition telle qu’elle est pratiquée tous les jours dans le centre sud de l’Italie, Ranieri déclare qu’il ne comprend pas le débat, que le problème ne se pose pas, que bien sur l’Inter va être champion. Du grand art, gufare dans la langue de Dante, porter la scoumoune à l’adversaire !! Et je suis d’accord : je ne vois même pas l’intérêt de continuer le championnat!
Didier