Didier Mengo 24/05 + Tchat

- Didier reveint sur le sacre de l'Inter et le départ de Mourinho
- Il sera avec vous en tchat dès 21h30
Je ne vais quand même pas faire la moue (désolé pour le jeu de mot à 2 balles, mais j'ai parié une pizza avec un pote que je le ferai, en ces temps de crise, il n'y a pas de petits profits !).
Je disais, cette saison italienne, que moi j'ai ressenti depuis des mois comme celle du renouveau, se termine donc par la plus belle des apothéoses. L'Inter, à part le léger faux pas en ouverture avec la défaite contre la Lazio en supercoupe d'Italie, a fait une saison fantastique. Trois titres et une impression de dégager force, maitrise, solidarité qui suscite aujourd'hui une réelle admiration aux quatre coins de l'Europe et du monde. Et ce ne sont pas les accusations de jeu trop « défensif » qui, à mon avis, peuvent remettre en cause un tel hommage. Bien sur que c'est la victoire de Mourinho qui, tel un empereur romain, le torse bombé, le regard orgueilleux (vous avez vu cette incroyable image sur la pelouse du Bernabeu) est aujourd'hui le roi du pétrole (au demeurant exploité en grande pompe par la famille Moratti, ça aide pour le budget du club !). Mais c'est aussi celle d'un groupe de joueurs qui, individuellement, sont tous des stars mais ont su faire passer leur ego au second plan pour le bien du collectif. Samuel Eto'o en est le meilleur exemple mais que dire des Zanetti, Cambiasso … dire simplement que Maradona est un drôle de type qui a quand même fait très fort en ne les convoquant pas en équipe d'Argentine pour la Coupe du Monde.
Bien sur que cette Inter est rentré à jamais dans l'histoire (premier club italien à faire le triplé) et il serait particulièrement injuste de parler aujourd'hui de choses « négatives ». Mais ici en Italie, on se pose déjà beaucoup de questions sur l'après match et pour l'avenir.
Le départ de Mourinho était bien sur un secret de polichinelle, mais le président Moratti a quand même fait remarquer que le timing choisi par l'entraineur de Setubal était un peu maladroit. Pourquoi ne pas faire « seulement » la fête avec tout le monde interista, ne parler que du match en interview, rentrer avec l'équipe à Milan qui a 6 heures du matin a reçu l'ovation de 50000 tifosi à San Siro. Et attendre Lundi pour gérer son avenir. Non, Mourinho a préféré la jouer individuel, annonçant son départ alors que les joueurs étaient dans le vestiaire, ne montant pas dans l'avion qui quittait Madrid pour l'Italie. C'est un peu dommage car il me semble que Mourinho a confondu « petite vengeance contre l'Italie » avec manque d'élégance à l'égard d'un club, de joueurs et de tifosi qui méritent o combien le droit de fêter cette fantastique saison.
Le départ de Mourinho suscite bien sur aussi des interrogations sur l'avenir de l'équipe. Benitez et Capello sont a priori des hypothèses assez improbables, Hiddink ne semble pas convaincre, le nom de Mihajlovic (actuel entraineur de Catane) semble le plus probable (d'ailleurs Moratti l'a encensé hier). Bien sur que Sinisa connait bien le club (après y avoir joué, il a été l'adjoint de Mancini), bien sur qu'il est bien vu par les joueurs mais a-t-il l'étoffe du rôle ? J'en doute et je ne suis pas sur que la possible pseudo auto-gestion du groupe soit une bonne solution. Car les ego, si bien canalisés par Mourinho, pourraient dangereusement refaire surface. En attendant, il faudra déjà voir si les Milito, Maicon et autre Balotelli résisteront aux sirènes étrangères !
Voilà, à partir de 21h30 / 22h00, je répondrai à vos questions avec plaisir, sur tous les thèmes italiens qui vous intéressent.
Un dernier mot de sincère remerciement pour tous ceux, auditeurs et collègues journalistes, qui ces dernières semaines m'ont fait part de leur soutien et solidarité. Moi je viens du monde du sport où l'on m'a inculqué des valeurs simples mais à mes yeux fondamentales, basées sur le respect de l'autre. On peut avoir des idées différentes, gentiment se brancher, mais rien ne peut à mes yeux justifier l'insulte, la vulgarité et le manque de respect pour le travail de l'autre.
Didier Mengo – Drôles De Dames ©