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Philippe Auclair 08/03 en tchat!

Coup(s) de chapeau...

...à Paul Scholes, qui a marqué samedi son 100ème en but en championnat pour Manchester United, l’équipe dans laquelle ce ‘one-club-man’ avait fait ses débuts en septembre 1994. Comme pour Ryan Giggs, on craignait la fameuse ‘saison de trop’. On avait tort (moi parmi les premiers). D’accord – on ne reverra jamais – hélas – le neuf-et-demi de la fin des années 1990, quand ‘Scholesy’ était le meilleur finisseur de la Premier League, un footballeur si complet, et si intelligent, qu’il aurait pu devenir le leader de l’équipe d’Angleterre, si on ne l’avait pas baladé d’un poste à l’autre dans un système qui ne lui convenait pas. On sait qu’il décida de se retirer de la sélection après l’Euro 2004. Franchement, aujourd’hui, quand vous voyez que David Beckham est assuré d’être dans l’avion pour Le Cap, ne croyez-vous pas qu’un Scholes ne ferait pas aussi bien dans le rôle d’assurance tous-risques pour la bande à Fabio? Sir Alex ne s’en plaindra pas. Honnêtement, United a été médiocre à Molyneux. Les Wolves de Guedioura avaient bougé Chelsea, ils ont bougé les champions; mais il leur manque un finisseur de meilleure qualité que Sam Vokes, par exemple. Et Scholes était là.

...à Frédéric Piquionne, qui s’est encore rappellé au bon souvenir de Lyon en marquant un doublé contre Birmingham en ¼ de finale de Cup. Ce qui lui donne 9 buts cette saison pour Portsmouth, qui continue de prouver la justesse de l’adage (que je viens d’inventer, même s’il n’est pas très original): ‘quand tout est perdu, il est plus facile de gagner’. Cela dit, le 2ème but de Piquionne était une petite merveille, dans la conception comme dans l’exécution. Il est doué, le bougre. Alors, chapeau. Et tant mieux pour les fabuleux supporters de Portsmouth, qui étaient plus de 20 000 dans un Fratton Park bondé, alors que leur club, saigné à blanc par des incompétents et des criminels, sera au mieux relégué, et, au pire, liquidé purement et simplement. Wembley les attend. Et vous savez quoi? Je commence à ressentir une certaine tendresse pour Avram Grant, qui doit rêver de se retrouver face à Chelsea en finale. Qui sait? ...à Theo Walcott, épatant dans la 2ème mi-temps de la victoire 3-1 d’Arsenal sur Burnley. Après le massacre médiatique qui a suivi sa prestation – si c’est le mot – contre l’Egypte mercredi dernier, il a répondu de la meilleure des façons. Son but était plein de culot, ses déboulés sur le flanc droit aussi; si Nicklas Bendtner n’avait pas fait son Guivarc’h cuvée 1998, Theo aurait fini avec quatre passes décisives. Au moins. Vous voulez des nouvelles des Gunners avant le match contre Porto? Gallas est toujours ‘out’, ce qui est inquiétant – mais Campbell prendra la place de Silvestre en défense centrale. Song n’est pas au mieux (une douleur au genou). Fabregas? La décision ne sera prise que le plus tard possible, mais Wenger se dit ‘prêt à prendre des risques’. Ce n’est ni un claquage, ni une élongation, mais une petite pointe à la cuisse droite. Comme c’est celle qui lui avait causé des soucis précédemment, on est prudent du coté des Gunners.

...à Heurelho Gomes, aux pâquerettes il n’y a pas si longtemps et qui, aujourd’hui, sent la rose. Tottenham encaisse peu de buts en ce moment (5 lors de leurs 10 derniers matchs), et c’est un peu, beaucoup, grâce à lui. Saviez-vous, au fait, qu’il n’a commencé à jouer gardien qu’à l’âge de 17 ans? C’est en tout cas ce qu’il a dit à mon ami Duncan Castles de The Observer. Et si c’est dans The Observer, je le crois.

Coup ‘du’ chapeau...

Pour John Carew, bien sûr, contre Reading. Un sacré week-end pour les anciens buteurs lyonnais, hein? Entre Piquionne et lui...et pendant que l’OL ramenait un 0-0 tristounet de Boulogne.

Coup de bonnet (d’âne)...

...aux cro-magnons de l’International Board (comprendre: Sepp Blatter, dont la voix est décisive lors des votes de l’auguste institution) qui ont décidé de priver des arbitres plus fragilisés que jamais du recours à la technologie ‘hawkeye’, utilisée avec succès en cricket et en tennis, pour déterminer si un ballon avait franchi la ligne de but ou non. Une heure plus tard (quel timing!), Birmingham était privé d’un but parfaitement valable parce que le juge de touche n’avait pas vu entrer le ballon dans la cage de David James. Le pauvre avait son champ de vision masqué. Il a fait ce qu’il a pu. Pendant ce temps, des millions de téléspectateurs pouvaient voir qu’il s’était ‘planté grave’, comme on dit puis. Une injustice a été commise, qui n’ajoute rien à la dimension humaine du football chère à Michel Platini, mais confirme, si besoin était, que les grandes instances du football mondial sont dirigées par des ***** et des ******* (en plus). J’ai dit. Coup du lapin...

...pour West Ham, à 11 contre 10, et qui, une fois encore, a démarré son match à la manivelle, Tomkins en particulier: Bolton en a profité pour marquer 2 fois en l’espace de quelques minutes, dont une fois par Jack Wilshere, par ailleurs plutôt transparent. Les Hammers ont un programme sympa lors des deux semaines à venir: Chelsea, puis Arsenal. A l’extérieur. Argh. Pour Bolton, c’était la première fois cette saison qu’ils gagnaient deux fois de suite à l’extérieur. Je vous l’ai déjà dit: Owen Coyle est un bon, un excellent entraîneur.

Coup sûr...

Très pro, Chelsea, contre les bestiasses de Stoke, avec un bon Terry (1 but, 1 passe décisive), un excellent Ivanovic (quelle qualité de centre!), et un résultat fort satisfaisant au bout de 90 minutes gérées avec un sang-froid mourinhien. Et voilà les tenants de la FA Cup en route vers une demi-finale qui s’annonce épatante, contre Villa à Wembley. Est-ce à dire que Chelsea ‘is back’, et Terry avec lui? Non. Il est encore trop tôt. Hormis quelques touches de Delap en tout début de match, Stoke n’a rien tenté. Le vrai test sera contre l’Inter. Et vous savez ce qui serait drôle? Que Portsmouth se tape les Spurs de Redknapp en demi-finale de la Cup, avant que Grant prenne sa revanche sur Chelsea en finale...Pas si fou que ça en a l’air! En guise de post-scriptum: Coup en traître...

... Ces huées qui accompagnent Thierry Henry quand il sort de la pelouse au Stade de France. Un peu de respect, que diable. Que Henry en énerve quelques-uns, je le comprends. De là à conspuer le joueur qui fit plus que tout autre pour que la France soit championne d’Europe en 2000...Comparez ça à l’attitude de l’Emirates vis-à-vis de Bendtner, clownesque dans le dernier geste contre Burnley: une standing ovation, comme on dit. Marre des boucs émissaires. Marre de cette culture de l’auto-flagellation. Marre de ces pseudo-supporters qui se dérobent quand on a le plus besoin d’eux. Je l’ai trouvé très digne, le Titi, grandi par la muflerie de certains. Il est mal? Tapez-lui dedans, encore bravo: c’est d’un courageux! Le soir d’un certain France-Irlande, j’étais monté au créneau sur RMC pour avouer ma rage, et je m’étais fait démolir. Aujourd’hui, oui, j’en ai marre qu’on casse ce qu’on a encensé, sans autre raison qu’un malin plaisir à prendre sa revanche...sur quoi, au fait? La haine de soi, c’est parfait: messieurs les siffleurs – exprimez-la devant votre miroir. Un supporter gagne le droit de critiquer par sa fidélité à un maillot, à une part de lui-même qu’il reconnait dans certaines couleurs. Même Domenech ne me fera pas détester le bleu, qui est plutôt bien allé à Thierry Henry depuis 1998, je trouve.

...et en conclusion: le XI du week-end

Gomes - Ivanovic, Alex, Terry, Baines - Walcott , Fabregas, Scholes, Donovan - Piquionne, Carew. (avec mentions plus qu’honorables à Frank Lampard et Samir Nasri).

A tout de suite sur le tchat et au micro!