Philippe Auclair 15/03

Non, ce ne sera pas un billet sur les malheurs de David Beckham, car j’imagine que Didier, Fred et moi aurons l’occasion de vous en parler ce soir. Parlons plutôt de sujets que nous n’aurons peut-être pas le temps d’aborder en détail ce soir, dans une semaine de Ligue des Champions qui s’annonce...qui s’annonce quoi, au fait? Nul n’en sait rien. Je ne serai d’ailleurs avec vous que très tardivement sur le tchat. La raison? Conférence de presse de Jose Mourinho à Stamford Bridge à 19h heure de Paris...
Non, ce ne sera pas un billet sur les malheurs de David Beckham, car j’imagine que Didier, Fred et moi aurons l’occasion de vous en parler ce soir. Parlons plutôt de sujets que nous n’aurons peut-être pas le temps d’aborder en détail ce soir, dans une semaine de Ligue des Champions qui s’annonce...qui s’annonce quoi, au fait? Nul n’en sait rien. Je ne serai d’ailleurs avec vous que très tardivement sur le tchat. La raison? Conférence de presse de Jose Mourinho à Stamford Bridge à 19h heure de Paris...
Et si on commençait par le XI du weekend, pour une fois?
Le voici:
Gordon – Mendy, Samba, Vermaelen, Bale – Guedioura, Parker, Malbranque, Malouda – Berbatov, Pavliyoutchenko.
(Permettez-moi d’y ajouter le ‘pied carré’ du week-end, la vieille connaissance de Fred Miguel Salgado, qui a fait ressembler Gareth Bale à un cocktail de Garrincha, Roberto Carlos et Giancinto Facchetti. Je triche, d’ailleurs, en mettant le Gallois arrière gauche – c’est son poste, mais Redknapp l’avait fait monter d’un cran. Cela dit, il méritait son inclusion, et comme Malouda était intouchable...)
Cette sélection appelle commentaire, évidemment. Car vous y aurez remarqué deux absents de marque. Pour Rooney, c’est uniquement, avec le sourire, pour laisser la place à d’autres; et Fulham était mort, carbonisé. Wazza-le-grand: 25 buts en 28 matchs de championnat, 32 en 38 toutes compétitions confondues, 9 buts lors de ses 6 derniers matchs en club, dont 4 doublés (madre de dios!), cela se passe de commentaire. Le meilleur joueur du monde en ce moment? Evidemment! Mais Didier Drogba? Non. Une absence ‘au mérite’, si je puis dire. Malgré un doublé qui porte son compte-buts à 21 en 24 matchs de championnat, ce qui est proprement monstrueux – un adjectif qui revient souvent sous la plume (ou, dans ce cas, sous les doigts) quand on parle du double ‘Footballeur africain de l’année’. Pourquoi cette réserve? Parce que le grand DD n’est pas au mieux, voilà pourquoi. (Mais qu’est-ce qu’il a, le Philippe? Il débloque?).
J’étais à Stamford Bridge samedi, où j’ai vu un Florent Malouda étincelant/plein de jus/inspiré/décisif (pas de mentions inutiles à rayer) – et épanoui comme jamais. Et un Drogba souvent malhabile, prenant les mauvaises décisions, imprécis dans ses frappes, et – m’a-t-il semblé – un peu juste physiquement. Bagarreur, comme toujours, évidemment. Et qui a toujours du nez pour se trouver là où il le faut, et quand il le faut, comme ses buts en témoignent. Ce n’est qu’une phase de creux, j’en suis persuadé. Mais on cède trop souvent à la tentation de regarder la colonne ‘buts inscrits’ pour juger du rendement ou de la forme d’un joueur. Face à Drogba, qui s’est goinfré des caviars servis à la louche par Malouda, West Ham avait aligné un back-four de fortune, dans lequel seul Matthew Upson avait bénéficié d’un temps de jeu substantiel cette saison. Contre l’Inter, ce roublard de Samuel en particulier, on devra voir un autre Drogba – le vrai, celui qu’on aime, et dont Chelsea aura bien besoin.
Vous aurez aussi remarqué la présence de Bernard Mendy, dont il est de bon ton de se moquer, mais dont les supporters de Hull ont fait leur ‘man of the match’, à juste titre. L’ex-Parisien s’est fait une ‘réputation’ là-bas; mais il ne la ‘traîne’ pas, nuance. Idem pour Zubar avec les Wolves (pour lesquels Guedioura a encore une fois fait merveille). Etonnant, ces soi-disant bons à rien qui deviennent bons tout court quand ils changent d’air...A méditer.
Curieux, tout de même, ces commentaires mi-figue mi-raisin qui ont accompagné la victoire d’Arsenal à Hull. Dans la presse anglaise, en tout cas. Lorsque c’est Manchester United qui gagne à l’arrache dans le temps additionnel, on a droit à l’inévitable: ‘c’est ça, la marque d’un champion – prendre 3 points quand on n’est pas au mieux’. Or c’est ce qu’a fait Arsenal, à l’extérieur, chez un relégable qui se bat (et s’est admirablement battu) pour éviter la descente, sur un terrain indigne d’un club de League Two – la faute à nos amis du Jeu à XIII, qui l’avaient labouré aussi consciencieusement qu’un patatier son champ de bintje. Sans Gallas (de plus en plus inquiétant – il ne sera pas remis pour la venue de West Ham à l’Emirates samedi prochain), sans Fabregas (qui le sera, lui), sans van Persie. Vermaelen y croit, Wenger y croit. J’y crois. Bis repetita etc – c’est contre les ‘petits’ qu’on gagne le championnat, depuis plusieurs saisons déjà, et Arsenal – exception faire d’un raté à Sunderland – a fait le boulot contre eux. Tiens: ça fait 5 victoires en 5 matchs de championnat pour les Gunners. Un mot sur Nasri, dont j’ai entendu dire qu’il était devenu ‘de classe mondiale’ après avoir enchaîné deux matchs de belle facture en Premier League et un autre, exceptionnel, en Ligue des Champions: soyons patients. Il n’a franchement pas brillé à Hull. Ce qui n’en fait pas un joueur de seconde zone, pas plus qu’un but éblouissant contre Porto n’en faisait un Messi-bis. Pas plus que Walcott, formidable contre Porto, et de nouveau très remuant à Hull, n’est nécessairement ‘la’ solution pour l’Angleterre de Capello sur le flanc droit. Samir et Theo sont encore des gamins, et en grand joueur se juge sur la régularité de ses performances – cf. Wayne Rooney qui, à leur âge, était déjà un footballeur ‘de classe mondiale’. Donnons-leur du temps.
Aston Villa, par contre, a du mal contre plus ‘faible’ que soi. Rebelote à Stoke. Un 0-0 sur les terres de Rory Delap n’a rien de honteux, et les Villans sont toujours invaincus en 2010. Mais vous connaissez cette stat effarante? O’Neill n’a jamais – jamais – gagné un match de championnat avec Villa au mois de mars...et il en a joué douze. Coincidence? En partie. Le signe, aussi, que cet effectif reste bien mince, et que la répétition des matchs mord davantage sur ses ressources physiques que sur celles d’autres candidats à la 4ème place. 5 matchs nuls en 8 rencontres, dont 4 0-0, c’est trop, surtout quand Tottenham semble égayé par la venue du printemps. Surtout Pavliyoutchenko, l’homme invisible devenu incontournable. Le meilleur deal de Redknapp cette année? Laisser partir Robbie Keane, et se souvenir qu’il avait un Russe qui aime jouer sous le soleil.
Mon dernier mot sera pour Manchester City. Ce que je vous disais après leur victoire 4-2 à Chelsea se confirme. Il s’agissait bien d’un match ‘à part’, du team Bridge contre le team Terry, pas du team Mancini contre le team Ancelotti. On a hélas revu à Sunderland – pourtant inexistant depuis des semaines – les Citizens de l’hiver, sans inspiration, tendus (ce ‘tacle’ de Richards sur Malbranque, franchement...), et...sans Vieira, de retour de suspension, mais laissé sur le banc jusqu’à la 64ème minute. City a réagi avec l’énergie du désespoir en seconde période, mais a buté sur un Craig Gordon des grands jours, jusqu’à ce que Adam Johnson – are you watching, Fabio Capello? – ne sauve un point in extremis. Peut-être que Mancini, dans deux mois et demi, pensera à ce match nul comme au vrai tournant de sa saison; le moment où son groupe a pris conscience de son potentiel collectif, et s’est révolté. Il faudra pour cela que City perde sa vilaine habitude d’entrer dans ses matchs comme s’il venait de sortir du lit, et du mauvais pied. C’est loin d’être garanti.