RMC Sport

Philippe Auclair 20-21/2/2010

FA Cup Round-up...et Grant Wahl for President!

Il a fallu attendre quasiment jusqu’à la dernière minute de ce week-end de Cup pour avoir enfin une vraie surprise. Notts County a fini par s’écrouler 5-0 à Eastlands après avoir secoué les Citizens, avec Paddy Vieira se rappellant à notre bon souvenir (il n’y en a pas beaucoup de mauvais!). Brighton et Sheffield Wednesday n’ont pas tenu le coup. Crawley a joué une seconde période magnifique à Old Trafford, et méritait mieux qu’une défaite 1-0, comme Sir Alex le reconnaissait lui-même. Mais ces huitièmes appartenaient à Leyton Orient, qui y a cru jusqu’au bout, et à Jonathan Ethoué, ancien sociétaire du SC Bastia et d’Alfortville, qui a signé le but du 1-1 sur une exploit personnel splendide. Quelle histoire..un peu comme celle de Claude Gnakpa marquant le but decisif pour Luton a Wembley en finale du Football League Troiphy. La Cup, sur laquelle on se pose tant de questions (pour la plupart absurdes) aujourd’hui a démontré une fois de plus qu’elle n’était pas aussi moribonde que certains l’affirment. Pour les Os, le replay à venir est la garantie de la survie du club...jusqu’à ce que West Ham vienne planter son chapiteau dans le stade olympique de Stratford, ce dont on reparlera. Pour Arsenal, qui jouait à neuf (Bendtner et Chamakh ayant été remplacés par leurs fantômes), mais a établi un nouveau record du nombre de passes réussies par une équipe en un match en Angleterre (une nouvelle preuve que possession et victoire ne vont pas toujours ensemble), ce n’est pas une catastrophe – l’occasion, plutôt, pour l’équipe ‘B’ des Gunners d’avoir un peu plus de temps de jeu. Le match à rejouer se disputera le soir du 2 mars, tout comme Manchester City-Aston Villa. Après quoi, voici le programme des quarts de finale, qui se disputereront le weekend des 12 et 13 mars:

Birmingham v Fulham/ Bolton

Man City/ Aston Villa v Everton/ Reading

Man Utd v Leyton Orient/ Arsenal

Stoke v West Ham/ Burnley

Eh non, je n’ai pas encore parlé de Chelsea, tenant sorti à la régulière par Everton. C’est qu’il ne s’agit pas vraiment d’une surprise. C’est vraiment le grand n’importe quoi au Bridge. Savez-vous que Chelsea n’était même pas au courant que David Luiz était inéligible en FA Cup, en raison des réglementations de la compétition? Et qui est l’andouille qui n’avait pas dit à Florent Malouda qu’il lui était impossible de jouer avec la bague au doigt, ce qui a fait que Chelsea a joué à dix pendant qu’on essayait – en vain - de retirer l’alliance du doigt du Guyanais? Tout un symbole. Sur le terrain, ce n’était pas mieux. Le milieu des Toffees a mangé celui des Blues, à l’honorable exception de Ramires. Avec Saha en pointe, le match aurait été réglé bien avant les tirs au but. Et se faire éliminer ainsi...

Ce tir au but de Nicolas Anelka...quelle honte! Que Cole nous fasse une Baggio, c’est pardonnable. Qu’Anelka nous refasse le pénalty de Moscou, ce ne l’est pas. Il est difficile de ne pas penser qu’Anelka se tape royalement du sort de son équipe. Regardez sa gestuelle, et sa réaction. Comme en finale de la Ligue des Champions. On se souvient de l’échec de Terry. Moi, je me souviens d'Anelka. Et comme beaucoup de supporters des Blues, je n'en peux plus.

Un deuxième sujet inhabituel pour ma chronique du lundi: la candidature spontanée d’un journaliste américain à la présidence de la Fifa, rien de moins.

Il se trouve que je connais bien le journaliste en question, Grant Wahl, qui est le numéro 1 sur le football de Sports Illustrated, qui est a la presse sportive US ce que le New Yorker est a la presse culturelle. Autant dire, du sérieux. Grant est d’autre part l’auteur de ‘The David Beckham Experiment’, un livre qui chronique et dissèque la tentative dudit Beckham de se servir de la MLS comme d’un tremplin pour s’inventer une nouvelle carrière au sein du football et en dehors; je vous le recommande chaudement, au passage. Mais là n’est pas le sujet.

Grant, excédé par le descente inexorable de la Fifa au fond de marécages dont on ne peut sonder la profondeur, a décidé de prendre le taureau par les cornes. De défier publiquement le président-à-vie Joseph Blatter

Sa candidature n’est pas un acte de fantaisiste à la Ferdinand Lop, lequel, certains d’entre vous le savent peut-être, avait pour programme de prolonger le Boulmich’ jusqu’à la mer. Grant est un amoureux du football qui en a assez de voir son sport bafoué, trahi, prostitué par une assemblée de podagres corrompus. Il rêve d’un football (qui ne le fait pas?) qui redevienne la propriété de ceux qui y jouent et de ceux qui les regardent jouer. Autrement dit: nous tous, les supporters, les vrais propriétaires du ballon.

Grant a un programme, un vrai, que je vous invite à découvrir sur son site: http://facebook.com/SIGrantWahl

S’il est un Don Quichotte, au moins sait-il où se trouvent les moulins.

Tout ce dont il a besoin, c’est de l’appui de l’une des quelques deux cents fédérations qui sont membres de la Fifa, peu importe laquelle. Il croit pouvoir y parvenir, et je le crois comme lui. Mais pour cela, il a besoin de publicité, et de soutien.

La publicité, ça vient. La BBC, ESPN, et beaucoup d’autres grandes organisations, se sont déjà fait l’écho de son combat. Ici, en Angleterre, le buzz commence à peine – la campagne n’a été lancée que depuis 48 heures -, mais, déjà, on sent qu’il y a des milliers, des dizaines de milliers, potentiellement des centaines de milliers de personnes qui sont prêtes à s’impliquer dans cette lutte pour rendre le football aux footballeurs. Si les Egyptiens peuvent se débarraser de Moubarak, nous pouvons bien nous débarrasser de Blatter et de ses complices.

J’ai décidé – illico – de m’engager aux côtés de Grant, dont je connaissais l’intelligence et la sensibilité, et dont j’admire aujourd’hui le courage. Il y en aura qui se moqueront de lui; il y en aura qui diront que le système ne peut pas être battu; et il y en aura beaucoup, je l’espère, qui se diront: pourquoi pas? Ceux-là appartiennent au ‘peuple’ du football, pas à la soi-disant ‘famille’ dont Blatter se rengorge, et qui ressemble à celle de Don Corleone, sans le technicolor.

Voulez-vous vous joindre à ce combat? Dites-le moi. Faites-le lui savoir. Ici, à Londres, nous allons lancer la campagne pour de bon cette semaine, avec le soutien de la Football Supporters Federation, qui réunit en son sein toutes les associations de fans de tous les clubs anglais, pros ou amateurs.

Grant ne sera pas élu président, il le sait, nous qui le soutenons le savons aussi. Là n’est pas l’enjeu. Ce qu’il veut, ce que nous voulons, c’est dire non au foot-fric, à la cuisine sordide de quelques politicards-saradanapales qui se fichent éperdument du football; c’est proposer une autre façon de gouverner le football; faire un tel boucan – oui, c’est possible! – que la gouvernance de la Fifa aura vraiment perdu toute crédibilité – ce qui est le cas moralement, mais pas factuellement -, et que la porte s’ouvrira à d’autres hommes et femmes qui, eux, seront investis d’une vraie légitimité.

Quand on cesse d’espérer, on est mort. Alors: Grant for president!