Riolo : " Le PLM passe, mais au ralenti... "

Retour sur OM-Lens et la J12 de Ligue 1...

Après les 2 défaites de suite, recevoir Lens, c’était une aubaine pour l’OM. La victime idéale. Et le début de match donne effectivement le sentiment que l’OM va se promener. Un but dès la 11e, ça aide. Mais derrière, on voit vite que le jeu des Marseillais est loin de ce qu’on a vu récemment. Même lors des deux derniers matches perdus, on a rarement vu l’OM aussi peu probant. Pas de pressing, un jeu désordonné, des individualités qui font des mauvais choix, qui jouent une partition solo, rien ne va. Et voir Lens égaliser est inquiétant. Les Nordistes sont courageux, vaillants, mais bon, c’est très faible. C’est une équipe de L2.

La seconde période ne débute pas mieux pour l’OM. On voit trop de joueurs porter le ballon, jouer seul. Collectivement, c’est défaillant. Pour battre Lens, il n’y a pas besoin de l’effet Bielsa ou de telle ou telle tactique. L’OM doit y arriver. Au lieu de ça, on voit les Lensois réussir des enchaînements de passes et approcher trop souvent du but de Mandanda. L’espace entre les lignes de l’OM favorise l’expression du RCL.

Marseille a pourtant le mérite d’être efficace puisque sur l’une des rares actions bien jouées, Thauvin marque. Marseille rate son match. Au milieu Imbula, en portant sans cesse le ballon, est exaspérant.

La défaite à Lyon n’avait rien d’inquiétante, alors que paradoxalement, ce succès laisse perplexe. Certains vont parler de fatigue, des efforts demandés par Bielsa. Arguments Ligue 1 insupportables. L’OM joue au foot, un match par semaine !! Ce sont des joueurs pros ou non ? Il n’y a qu’en France qu’on peut mettre en avant des arguments aussi fallacieux.

Après 12 journées, le PSG est donc 2e de L1. Invaincu. On ne doute pas trop de sa qualification pour les 8es de la Ligue des champions. Le résultat brut, les chiffres sont bons. Pourtant, tout ça n’a été acquis qu’on produisant le minimum. Le jeu est poussif, quasi inexistant, les individualités rarement à la hauteur de leur niveau réel ou supposé. (Cabaye affiche par exemple un niveau lamentable).

A Lorient, le PSG a été nul en première période. Même une équipe à la rue comme Lorient peut dans ce cas s’en sortir. En mettant une bonne pression et en croyant l’exploit possible, on peut faire vaciller ce PSG. Mais la marge est tellement grande entre les deux équipes qu’en jouant 45 minutes, Paris a tranquillement remporté cette partie. Ce PSG est tellement médiocre que Bahebeck peut toujours continuer à croire qu’il est important dans cette équipe. Et il l’est puisqu’il est décisif. Mais si un tel joueur brille au PSG, moi je trouve ça franchement inquiétant.

Derrière le duo OM/PSG qui s’expliquera la semaine prochaine, l’OL reste sur le podium. Son match à Nice n’a pas vraiment été maîtrisé. Un score nul aurait pu sanctionner la prestation des Lyonnais sans qu’il y ait grand-chose à commenter. Mais l’OL s’est imposé grâce à son joueur leader. Lacazette, seul, a fait basculer la rencontre. Quand une équipe travaille bien, ne brille pas forcément, mais que dans un moment moins bon, elle peut compter sur un leader capable de gagner le match, ça change tout.

Les forums de supporters lyonnais s’amusent à reprendre mes propos au sujet de Lacazette il y a quelques temps. Twitter, le tribunal citoyen, relaye ça. La contagion émotionnelle est là. Je sais très bien ce que je disais de ce joueur et je sais aussi ce qu’il est aujourd’hui. Après le match Puel, qui l’a lancé en pro, a souligné à quel point ce joueur avait changé. Rémi Garde en a aussi parlé. Lacazette aussi dans plusieurs ITW a évoqué son changement d’attitude. Faut-il oublier ce qu’en pensait Deschamps quand il l’a pris pour la tournée en Amérique du Sud en juin 2013 ?

Fort heureusement Lacazette a opté pour le travail et l’exploitation maximale de son potentiel. On est forcément ravi de voir un bon joueur être à la hauteur de ce qu’on attend de lui. Le football français a trop gâché de talent. Visiblement sur les forums de supporters, on manie la mémoire uniquement pour faire des procès de caniveau…

Daniel Riolo