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Double Contact - Kemmler: "Payet c’est un vanneur, il est super humain"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. Pour cet épisode, on a rencontré Kemmler. Le rappeur marseillais nous parle de son amitié avec Dimitri Payet, des virages enflammés du Vélodrome et de son admiration pour Fabrizio Ravanelli.

Comme la plupart des jeunes du coin, il n’a pas tellement eu le choix. Avant même qu’il s’en rende compte, Kemmler a reçu une dose de blanc dans l’œil droit et une de bleu ciel dans le gauche. C’est son père, originaire de Tunisie, qui s’est est chargé de l’injection.

"Il est arrivé en France dans les années 1970 et il a habité juste à côté du stade Vélodrome, donc il a très vite été passionné de l’OM, raconte l’artiste de 32 ans. Il a inculqué ça à mon grand frère, qui a sept ans de plus que moi. Mon grand frère me forçait à jouer au foot quand j’étais petit, jusqu’à ce que j’en devienne mordu. A Marseille, si tu ne connais pas bien le foot et que tu n'en parles pas, tu es très vite exclu quand t’es ado. J’ai vraiment commencé à suivre à 8 ou 9 ans et je n’ai jamais arrêté. L’OM, c’est vraiment le truc de ma vie sur lequel je n’ai aucun recul (sourire)."

"Tu ne regardes pas le match en virage"

Ses premiers grands souvenirs remontent à la folle saison 1998-1999, avec la remontada contre Montpellier (5-4), le titre perdu à distance contre Bordeaux et la finale de Coupe de l’UEFA (ex-Ligue Europa) manquée face à Parme (3-0). Une épopée lors de laquelle il s'est pirs d'affection pour Fabrizio Ravanelli, ses cheveux gris, son sens du but et sa roublardise. C’est à cette époque qu’il a découvert les tribunes du Vél, avant de s’introduire en virage quelques années plus tard en aidant à la mise en place de certains tifos.

Une manière de contribuer à la fête, sans payer sa place. Pour profiter d’une ambiance indescriptible. "Les gens ne se rendent pas compte mais quand tu regardes le match en virage, tu ne regardes pas le match. Tu en vois à peine la moitié. C’est sportif de fou. Tu te retournes tout le temps, tu sautes tout le temps. Il y a des pogos. Vraiment, il faut le vivre!"

"Il n’y a pas de demi-mesure chez nous"

La ferveur est à l’image du soutien dont l’OM bénéficie dans la cité phocéenne. Pour le meilleur, mais aussi le pire. "C’est vraiment un état d’esprit très différent, détaille l’interprète de "Tout quitter", qui sera en tournée aux quatre coins de la France en octobre et novembre. La ville vit à travers le club et du coup, les joueurs doivent quelque chose aux gens de la ville. C’est fou à dire, parce qu’on n’est pas leurs employeurs. Mais il y a une passion incroyable à Marseille. Quand ça ne va pas, un joueur de l’OM ne peut pas sortir comme si de rien n’était. Mais quand ça va, le mec va acheter son pain et le boulanger lui offre la boulangerie. Il n’y a pas de demi-mesure chez nous."

Contacté en 2019 par son club de cœur, Kemmler a réalisé un titre en hommage à Dimitri Payet dans le cadre des OM Sessions. "Ça a été très cool. Ce morceau nous a pas mal rapprochés. Payet a kiffé, sa famille aussi. C’était important pour moi. C’est quelqu’un qui méritait d’avoir un vrai hymne, avec tout ce qu’il a fait pour Marseille. Aujourd’hui, c’est un peu devenu un pote. On est similaires sur certains trucs, c’est un vanneur de fou et c’est quelqu’un de super humain."

"Payet voit le jeu avant les autres"

Au-delà de la rencontre humaine, Kemmler, qui évolue lui-même au poste de gardien au niveau amateur, apprécie la vista naturelle de Payet. Son côté maestro. Une espèce en voie de disparition, selon lui: "Il n’y a plus beaucoup de réels n°10 dans le football. Lui voit le jeu avant les autres. Ce n’est pas forcément un mec rapide, très grand ou costaud, un peu comme Zidane, mais dès qu’il touche le ballon, il a une vision! Tu demandes comment il a vu cette passe et comment il a réussi à la réaliser. Moi, j’aime bien les artistes du football. Avant, chaque équipe avec son n°10, maintenant ce n’est plus le cas. On a la chance d’en avoir un. Je ne peux pas critiquer un joueur comme ça".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport