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Double Contact - ZKR: "Mes potes m’appelaient Sergio Busquets"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. Après la sortie de la réédition de son projet "Caméléon", on a rencontré ZKR. Le rappeur de Roubaix revient sur l’épopée du Maroc au Mondial 2022, la finale France-Argentine et son passé de milieu récupérateur sur les terrains du Nord.

ZKR n’oubliera jamais cette fin d’année 2022. En l’espace de quinze jours, l’équipe de France a affronté ses deux pays d’origine en Coupe du monde. Après la victoire surprise de la Tunisie en phase de poules (1-0), les Bleus ont mis fin à l’épopée historique du Maroc en demi-finale (2-0). Deux matchs que le rappeur de Roubaix a suivi avec des émotions contrastées. Forcément. En vibrant comme rarement devant les exploits des Lions de l’Atlas.

"C’était des émotions de malade, confie-t-il. En demie, ils étaient tous KO, à moitié blessés. Pour te dire à quel point c’est des guerriers. Ils ont mouillé le maillot, il n’y avait pas de star. Ziyech faisait l’arrière droit des fois. Amrabat, on l’appelait ‘commissaire’ au quartier à cause de ses récupérations de balle. C’est un truc de fou ce mec!"

"Chez nous, on respecte l’adversaire quand on gagne"

Une fois les Marocains sortis, Zacharya (son vrai prénom) s’est pleinement rangé derrière les Bleus. Et là encore, il a été servi au niveau des émotions avec la finale d’anthologie face à l’Argentine (3-3, 4 tab à 2). "A 2-0, je suis frustré parce qu’il n’y a pas de match, se rappelle-t-il. On dirait que l’Argentine peut gagner 4-0. Et d’un coup, vers la 70e, je regarde mon pote et je lui dis: ‘Je suis sûr qu’ils vont remonter’. Je le sens, ça se voit. Ce n’est pas possible que la Coupe du monde se finisse comme ça. Je dis: ‘Il va se passer une dinguerie, c’est obligé’. Mon pote me dit: ‘Tu es un fou, ça y est, c’est mort’. Et là, Mbappé! Mbappé! J’ai sauté en l’air. C’est trop le but qu’il a mis..."

En revanche, ZKR n’a pas apprécié le chambrage des Argentins et les pitreries d’Emiliano Martinez: "Ça ne se fait pas. Chez nous, quand on gagne, on respecte l’adversaire. Si j’avais gagné aux tirs aux buts, j’aurais pris le trophée, j’aurais fermé ma gueule et j’aurais été content. Je l’aurais fêté parce que c’est une Coupe du monde mais je n’aurais pas fait de cinéma." Il a aussi été déçu par le départ précipité de Karim Benzema du Qatar. Dans des conditions assez floues: "Je pense qu’on perd la Coupe du monde sur ça. Un Ballon d’or, pas dans l’équipe, il y a un problème. Avec lui, l’attaque, ça aurait été trop. Benzema aurait réglé beaucoup de problèmes dans le jeu de l’équipe de France. Ça aurait mieux joué, tout le monde le sait. Même Deschamps le sait, c’est sûr."

Marqué par Hazard et Gervinho à Lille

Au-delà de ses trois pays, l’artiste de 26 ans, qui a sorti fin janvier la réédition de son projet "Caméléon", soutient aussi le Losc. "Parce que je suis du Nord, c’est important". Lors des grandes affiches, il se rend au stade Pierre-Mauroy, situé à cinq minutes de chez lui. En repensant parfois aux deux derniers titres de champion (2011, 2021), ou à Eden Hazard et Gervinho, qui lui ont laissé un souvenir impérissable sous le maillot des Dogues.

Le punchliner du Nouveau Roubaix, qui a également fait du judo dans sa jeunesse, a lui-même usé quelques paires de crampons sur les terrains des Hauts-de-France. Dans un rôle de milieu récupérateur, combatif, propre et efficace. "Mes potes m’appelaient Sergio Busquets, mais pour se foutre de ma gueule, pas parce que je jouais comme lui (rires)".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport