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La Grande-Bretagne est peut-être en train de rater ses jeux

Je sais, ça ne fait que quatre jours que les JO ont commencé, et on ne va pas aller trop vite en besogne... Mais quand même, il y a quelques signes qui peuvent effrayer nos amis anglais. Ils ont commencé ces Jeux sur les chapeaux de roue, avec une cérémonie d'ouverture grandiose. Une cérémonie saluée dans le monde entier. Originale et drôle. Les Britanniques étaient très fiers au lendemain de cette réussite, et ils avaient bien raison de l'être ! Avec leur petit côté too much évidemment. Comme quand certains journaux titraient que c'était le plus beau spectacle de la galaxie solaire. Humilité, ça se dit comment, en anglais ?

L'enthousiasme général des Britanniques a été vite douché. D'abord, parce que les résultats ne sont pas là : après trois jours de compétition, la Grande-Bretagne n'a pas une seule médaille d'or. Juste deux pauvres médailles en argent et deux en bronze... Elle est 21e au classement des médailles. Oui, 21e ! On se permet de se moquer un peu le jour où la France est troisième de ce même tableau. 21e ça ressemble à un camouflet pour une nation qui organise les jeux et qui avait terminé 4e des Jeux de Pékin il y a quatre ans. Ce que disent tous les sportifs, c'est que dans une équipe olympique, il y a une chose importante : c'est la dynamique de victoire. Or, pour l'instant, les Britanniques seraient plutôt dans une dynamique de marasme. Ça a commencé dès samedi, au premier jour des jeux. La médaille d'or était prête pour Mark Cavendish, les Anglais lui auraient presque donné avant même la course sur route. Mais le Cav n'a même pas eu l'occasion de disputer un sprint ! Ca les a vexés, les Anglais, parce qu'ils voyaient déjà le bad boy du cyclisme saluer la Reine devant Buckingham Palace. Oui, mais les médailles, ça ne se rêve pas, ça se gagne.

Ça se gagne mais ça ne se commande pas non plus, les médailles. En revanche, l'organisation des Jeux Olympiques, ça se prévoit. Et là, on dirait que tout n'a pas été prévu...

Premier couac : la sécurité. Avec cette société privée qui s'est rendue compte juste avant le début des Jeux qu'elle était complètement dépassée par les événements. Pour un événement de cette ampleur, ça frise quand même l'amateurisme. Du coup, il a fallu faire appel à l'armée de Sa Majesté pour prendre le relais. Au lieu de partir en Afghanistan, les soldats surveillent le stade olympique. D'accord... Mais du coup, ceux qui sont en Afghanistan ont vu leur permission retardée. Ils doivent bien apprécier les JO, eux. Je pense qu'on peut attribuer une médaille d'or du plus grand raté à la société privée de sécurité G4S. Avec une petite note d'humour en plus : c'est elle qui s'occupe de la sécurité du stade de Wembley… et il y a une paire de clés de Wembley qui a été égarée. Benny Hill, Mister Bean, G4S même combat ! On est dans la plus pure tradition anglaise, là.

Deuxième couac dans l'organisation : le remplissage des stades. Dans plusieurs sites olympiques, on a pu voir des sièges vides dans les tribunes. Ça fait mauvais genre quand on sait qu'il y a plein de gens qui rêvent de venir voir les Jeux et qui n'ont pas pu avoir de billet. « Nous allons trouver une solution et remplir les tribunes », a promis Sebastian Coe il y a deux jours. C'est le président du Comité d'Organisation des JO de Londres. Ah ! oui, elle a été trouvée la solution ! Tiens : l'armée britannique. Décidément, elle sert à tout. On a installé les soldats dans les sièges vides. J'avoue que l'image de tous ces militaires en habit aux abords des terrains de sport, je trouve ça un peu bizarre.

Et puis dernier regret de ces JO, c'est la flamme olympique que personne ne peut voir. Ah ! ça, la vasque a été allumée en grande pompe le soir de la cérémonie d'ouverture ! Mais depuis, personne ne l'a vue ou presque. Elle est restée installée au milieu du stade, et on ne peut la voir que si on est à l'intérieur. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'épreuves dans ce stade pour l'instant, en attendant l'athlétisme qui commence dans quatre jours. Quatre jours avant un retour de flamme. On espère pour les Britanniques que ce sera au sens propre comme au sens figuré.

Virginie Phulpin

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