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Nikola Karabatic : "La pression, elle existe toujours"

"Tout d'abord des nouvelles de ma cheville. Même si je n'ai pas encore repris le handball, je continue la réduc' et la muscu'. Je vois le spécialiste demain matin et il me dira exactement quand est-ce que je pourrais reprendre le hand. Cela risque d'être un peu court pour vendredi soir mais on verra demain matin.

Sinon, il y a bien sûr des similitudes entre le hand et le foot à Montpellier. On se bat tous les deux pour le titre, et il y a même le rugby qui est en lice. Là où c'est différent, c'est que nous, en hand, on est quelque part habitué. En gros, chaque année, on se bat pour le titre, alors que pour eux, c'est nouveau. Gagner le titre de champion de France en football, c'est quelque chose d'énorme. Les joueurs ont pas mal de pression et d'excitation, et ils ont un manque d’expérience à ce niveau-là.

La pression, elle existe toujours, même quand tu as tout gagné. Tu l'as combats, et après avec l'expérience, tu apprends à la maîtriser. Moi, mon truc, c'est de garder les mêmes habitudes, de repousser au dernier moment le stress du match. Lors de ma deuxième finale avec Kiel, j'avais passé une semaine horrible. Je n'arrivais pas à dormir, je ne pensais qu'à ça. Toutes les choses avant le match : l'hôtel, le bus, la mise au vert, je n'aime vraiment pas ça. Ensuite, une fois que le match commence, c'est que du plaisir. Une anecdote me revient. En 2003, à Montpellier, on jouait la Ligue des Champions, et c'était un match en République Tchèque. On jouait à 10h le matin, donc réveil musculaire à 5h du matin. J'étais dans la chambre avec Didier Dinart à l'époque. Réveil à 5h, mais Didier s'est réveillé à 4h, il commence à s'habiller et me dit tout en stress "Niko, Niko, c'est parti, on y va, on a rendez-vous..." et je lui dit mais "Ho Didier, tu te fous de moi, il est 4h !". Il me dit "Ah ouai, merde", et puis il parti se recoucher. Tout ça pour vous dire que le stress atteint vraiment tout le monde.

Mes potes du foot ont l'opportunité d'être champion de France. L'avantage, c'est que cette équipe n'était pas favorite, cela enlève une certaine pression. Je les trouve assez décontracté, et ils ont un entraîneur très intelligent, qui aborde très bien l'aspect mental en les déchargeant de toute cette pression."