2007, le mur bleu-blanc-rouge

France - Nouvelle-Zélande en 2007 - -
Se prendre les pieds dans le tapis en début de compétition. Devoir se rattraper contre les présumés invincibles. Il y aurait des parallèles assez faciles à établir entre les Coupes du monde 2007 et 2011 pour l’équipe de France. Avec des défaites contre l’Argentine il y a quatre ans et les Tonga cette année. A la différence près que dimanche, à l’Eden Park d’Auckland, les Bleus auront contre les All Blacks l’objectif de devenir champions du monde à leur place. Pas de les éliminer prématurément. Ce naufrage de Cardiff, les Néo-Zélandais, qui jouaient en gris, ne l’ont pas oublié. Pas plus que les sept tricolores (Traille, Clerc, Bonnaire, Dusautoir, Szarzewski, Poux, Harinordoquy) qui étaient au Millennium Stadium et qui seront sur la feuille de match de la finale n’ont pas effacé de leurs mémoires cette glorieuse page de l’histoire du rugby français.
Menée de dix points à la pause (3-13), la France surprend la bande à Richie McCaw et Dan Carter en seconde période (20-18) grâce notamment aux deux essais de Thierry Dusautoir, exceptionnel ce soir-là, et Yannick Jauzion. Leur férocité dans le combat a offert aux Bleus un retentissant exploit, en terre étrangère, alors que la Coupe du monde se déroulait à domicile. Comment Bernard Laporte a-t-il persuadé ses joueurs que l’impossible était possible ? « On s’était mis dans la merde (sic) tout seul en perdant contre l’Argentine, tonne encore aujourd’hui l’ex-sélectionneur. Il fallait sortir la tête haute et montrer qu’on était capable de rivaliser avec eux. Si on m’avait dit qu’on allait gagner, j’aurais répondu qu’il fallait être fou pour dire ça. On n’avait rien à perdre. Les favoris, c’étaient eux. »
Harinordoquy : « Il y avait 50 idées farfelues qui étaient sorties »
Et avant d’en découdre dans les rucks et les mêlées avec les All Blacks, les Français osent les défier lors du haka. Ils portent des t-shirts bleu-blanc-rouge et se mettent à quelques (tout) petits mètres de Byron Kelleher, Joe Rokocoko, Carl Hayman, Ali Williams ou encore Anton Oliver, sur la ligne médiane du Millennium Stadium. Sébastien Chabal, Vincent Clerc ou encore David Marty cherchent du regard leurs opposants. Et les invectivent. « Il y avait 50 idées farfelues qui étaient sorties, explique Imanol Harinordoquy. Il faut toujours que ce soit respectueux. Mais ce n’est pas parce qu’on avait mis des t-shirts bleu-blanc-rouge ce soir-là qu’on avait gagné le match. C’était juste le moyen de leur montrer qu’on allait être présents. » Cette semaine, à leur hôtel d’Auckland, les Bleus ont réfléchi à une nouvelle surprise pour leurs amis All Blacks. Si elle est aussi efficace qu’il y a quatre ans, l’Eden Park pourrait gronder…
Le titre de l'encadré ici
Les équipes en 2007 |||
France : Traille – Clerc, Marty, Jauzion, Heymans (Dominici, 70e) – Beauxis (o) (Michalak, 68e), Elissalde (m) – Bonnaire, Dusautoir, Betsen (Harinordoquy, 5e) – Thion, Pelous (Chabal, 52e) – De Villiers, Ibanez (cap) (Szarzewski, 52e), Milloud (Poux, 52e)
Nouvelle-Zélande : McDonald - Rokocoko, Muliaina, McAlister, Sivivatu – Carter (o) (Evans, 56e) (Toeava, 71e), Kelleher (m) (Leonard, 56e) - McCaw (cap), So'oialo, Collins (Masoe, 64e) - Williams, Robinson (Jack, 50e) - Hayman, Oliver (Hore, 56e), Woodcock