Adieu Paris…

Julien Bonnaire - -
Quelques Anglais pour le dessert. Trois bougies sur un « Crunch » savoureux. Julien Bonnaire, William Servat et Lionel Nallet fouleront pour la dernière fois la pelouse du Stade de France dimanche face à l’Angleterre (16h) avec le Coq sur leur poitrail bleu. Au revoir Saint-Denis, la cathédrale des Bleus… Les trois grognards de Philippe Saint-André, pour leur ultime Tournoi des VI Nations, ne tireront définitivement un trait sur l’équipe de France que le week-end prochain au pays de Galles, pour une éventuelle finale entre les deux vainqueurs potentiels. Mais l’adieu sera moins prenant, au milieu du peuple rouge de Cardiff, que ce dimanche face au rival anglais.
« Il y aura une petite émotion, c’est sûr, avant et après le match, reconnait William Servat (34 ans, 47 sélections, la première en 2004 face à l’Irlande), qui deviendra l’adjoint de Guy Novès au Stade Toulousain l’été prochain. En annonçant notre retraite internationale, ce n’était pas évident qu’on soit là. Je crois qu’on a de la chance. C’est une grosse satisfaction d’être dans le groupe, de faire partie de cette aventure, de pouvoir vivre une fin de carrière internationale du mieux possible. » La « bûche », le futur ex-meilleur talonneur du monde, sait qu’il aura du mal à suivre les paroles de la Marseillaise dimanche après-midi, que les pensées se presseront, que les souvenirs rejailliront.
Bonnaire : « La motivation est toute trouvée »
Les mêmes frissons parcourront la longue échine de Lionel Nallet (35 ans, 73 sélections, la 1ère en 2000 en Roumanie), également remplaçant. « Ça va être la dernière fois que je vais chanter la Marseillaise en France, ce sera un moment particulier », pressent le deuxième ligne du Racing. Julien Bonnaire (33 ans) sera, lui, à quelques instants de 74e sélection, huit ans après sa première cape en Ecosse. « C’est sûr que la motivation est toute trouvée », confie le Clermontois.
A quelques pas de là, Yoann Maestri (24 ans) aura le regard du petit jeune, façon de parler du haut de son double mètre, qui vit le crépuscule de grands du XV de France. « Je n’y avais pas réfléchi, confesse-t-il. Ce sont trois joueurs et trois hommes très importants dans le groupe. En tout cas, pour moi. Ils ont eu des mots très importants dès mon arrivée à Marcoussis. » Ils avaient un héritage à transmettre.