Afrique du Sud-France: "Etre plus fort sur l'homme", demande Bru

Yannick Bru - AFP
Yannick Bru, le grand chantier avant ce dernier test-match entre l’Afrique du Sud et le XV de France est-il celui du réalisme ?
Oui, mais ce n'est pas nouveau. Ce chantier était déjà ciblé lors du debriefing de fin de Tournoi des VI Nations. Ça a été criard lors de notre deuxième test, avec 66 % de possession de balle et pourtant trop peu de points marqués. Ce chantier est donc toujours valable mais ce n'est pas le seul. Lors du deuxième test, nous avons encaissé douze pénalités, dont cinq qu'on donne très facilement. C'est un exemple, mais cela prouve qu'il n'y a pas que notre efficacité à travailler. Il y a du contenu sur lequel réfléchir.
Comment expliquez-vous que vos statistiques de plaquage, ou plutôt leur évolution depuis novembre en passant par le Tournoi, sont en baisse ?
Les statistiques… Elles sont utiles si on sait les utiliser avec du bon sens. Ce qui est vrai, c'est qu'on loupe plus de plaquages lors de ces deux premiers tests que lors du dernier VI Nations. Je me dis que c'est de manière conjoncturelle, en tout cas je l'espère, qu'on loupe beaucoup de plaquages dans cette tournée. Nous sommes confrontés à des changements de rythme, des états de forme différents. Ce n'est pas une excuse. Nous ne l'avons d'ailleurs jamais pris comme excuse et on s'en servira pas. Mais il est clair que nous avons besoin d'être plus fort sur l'homme.
Pourquoi avez-vous opté pour la reconduction de votre paquet d'avants. Est-ce afin de miser sur la continuité et donc des automatismes ?
L'idée, c'est surtout d'insister avec les meilleurs. Dans notre esprit, on aligne toujours la meilleure équipe de France pour défendre nos chances dans un test match international. On n'offre jamais une cape par récompense, on la donne à ceux qu'on juge les meilleurs. Guilhem Guirado a porté les sacs à l'entraînement pendant plusieurs années. Il a été vingt-quatrième parfois. Et il est aujourd'hui capitaine de l'équipe de France. Il faut que les joueurs soient prêts. C'est comme pour les états de forme. On fait toujours au mieux parce qu'à l'international, tout le monde se fout de savoir qu'on est en fin de saison ou en milieu. Ce sont des matchs qui comptent pour un dans le ranking international.
Vous aviez jugé de manière flatteuse la performance du second test...
(Il coupe) Flatteur, on n'a jamais dit ça, on n'a jamais utilisé ce mot. On a simplement dit qu'il y avait eu des erreurs de comportement pas acceptables au premier test mais que, sur le deuxième match, il n'y a pas eu ce type de comportements. Au moins, il y avait matière à discuter pendant la semaine parce que le Smic de l'engagement était là. Il y a des choses à travailler, à pointer du doigt ou à mettre en avant. L'écart au score, on ne le conteste pas. On dit juste qu'au regard de ce match… (Il s’arrête) Il n'est pas normal que les deux tests se soient soldés sur le même score ou presque. C'est ce qu'on a dit aux joueurs : jouez à votre niveau, ne donnez pas de points faciles et vous verrez que, on ne gagnera peut-être pas, mais vous ne serez pas si loin qu'on veut bien le dire.
Pourquoi Julien Ledevedec et Camille Chat ne figurent-ils pas dans ce dernier groupe ?
Camille Chat est blessé à un pied, il a passé une IRM cette semaine qui a révélé une lésion. Pour le coup, il n'a pas pu mettre le pied sur le terrain. Pour Julien Ledevedec, c'est un choix. Paul (Jedrasiak) nous a rejoints après la finale du championnat de France. Il a des arguments sur le plan athlétique qui nous donnent envie de le voir. On espère qu'il les fera valoir lors de sa rentrée en jeu.
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