All Blacks - France : Carter, le retour du boss

Absent des deux premiers test-matches face aux Bleus en raison d’une blessure à la main droite, le demi d’ouverture emblématique des All Blacks fait son retour, ce samedi, lors de l’ultime confrontation entre les deux pays (9h35). Un sérieux motif d’inquiétude pour les Français.

Daniel Carter. Dan Carter. Ou Carter tout simplement. Quelle que soit la façon de l’appeler, il n’y en avait que pour lui, toute la semaine, dans le camp bleu. Blessé à la main droite, la superstar des All Blacks n’était pas des deux premiers succès néo-zélandais. Tout juste jouait-il au porteur d’eau pour le besoin de ses petits camarades. Son grand retour en tant que joueur, cette fois, et titulaire, ce samedi matin à Plymouth, dix ans et un jour après sa première sortie internationale (face au Pays de Galles, le 3 juin 2003, victoire 55-3), alimente forcément toutes les conversations.

« Déjà, il est gaucher et les gauchers sont de très grands joueurs », lâche en souriant Brice Dulin. La suite est plus sérieuse. « On connait la qualité de Carter et ce qu’il apporte à ce groupe, poursuit l’arrière international du champion de France en titre, Castres. Il est le régulateur et est capable de les sortir d’une situation difficile par son jeu au pied ou son animation donc cela risque d’être plus difficile. A nous de bien communiquer derrière et sur la ligne pour bien se replacer et anticiper le jeu au pied qu’il peut effectuer. »

La France a peur

Maitre à jouer, stratège hors pair, tête pensante des Blacks : Carter le grand, toujours beau gosse d’ailleurs, est magnifique. Et c’est tout le camp bleu qui tremble, les joues encore rougies par la claque reçue il y a une semaine à Christchurch. Et à quelques heures d’opposer une charnière inédite – Talès-Doussain, la 8e de l’ère PSA, 3 sélections à eux deux, à un duo aussi rodé que peut l’être Carter (94 sélections) et Weepu (70 sélections)…

« On va voir, on met en place une nouvelle charnière qui a montré de belles choses sur le match de mardi contre Auckland, tente de relativiser l’entraîneur des arrières tricolores Patrice Lagisquet. Demain (samedi matin, ndlr), ce sera une toute autre opposition mais on ne peut pas attendre d’eux qu’ils aient une gestion toute aussi pointue que celle de Carter et Weepu. »

Charvet : « Il va falloir qu’il assure… »

Carter, le grand méchant loup, effraie donc bien le contingent bleu, en mal de certitudes, en mal de jeu, en mal de réussite et de victoires, surtout, dans cette tournée d’été. Mais l’épouvantail pourrait être factice, samedi, sur le pré du Taranaki Stadium, à en croire Thomas Lombard. « Je ne suis pas sûr que le retour de Dan Carter soit une bonne chose pour les Blacks, s’interroge le consultant rugby de RMC Sport. C’est quand même un garçon qui a peu joué ces derniers temps. La dernière prestation de Carter sous le maillot de la Nouvelle-Zélande, c’était en Angleterre : il avait été sorti à la 50e pour coaching et non pour blessure, ce qui est quand même assez rare. C’est vrai qu’en ce moment, ce n’est pas la meilleure période de sa carrière. Il a des petits pépins physiques qui le handicapent, il n’est pas sur des courbes de performance très élevées. »

L’ancien joueur de Perpignan a 31 ans. Accuse, peut-être, le poids de ses nombreux printemps. Et aura, après les deux victoires des siens, une sacrée pression sur les épaules. « Faire une rentrée comme ça après deux matches gagnés par les Blacks… il va falloir qu’il assure », estime Denis Charvet. Mais il reste, avec 1385 points inscrits, le joueur le plus prolifique de l’histoire du rugby. Pèse 41 % des points de sa sélection lorsqu’il joue. Et n’a perdu qu’une fois en 8 matches face aux Bleus. C’était en quarts de finale du Mondial 2007. A Cardiff (20-18). Une éternité… et la preuve que même gêné par ses soucis physiques, le bougre reste bel et bien l’ennemi numéro un du XV de France samedi. Et un motif supplémentaire de migraine en cas de nouvelle déroute.

A lire aussi

Huit changements et une charnière inédite

Huget : « Finir au mieux cette tournée »

Lombard : « Flanquart a tout d’un futur grand »

A.D avec L.D