RMC Sport

Amertume finale pour les supporters français

-

- - -

Massés devant l'hôtel des Bleus après leur qualification en finale, une cinquantaine de supporters n'ont pas eu droit au bain de foule qu'ils attendaient. Même si certains Bleus sont finalement allés à la rencontre de leur public, la pilule avait du mal à passer.

Drôle d’ambiance du côté du Crowne Plaza quelques heures après la victoire du XV de France contre son homologue gallois (9-8) en demi-finale de la Coupe du monde. Il y a bien eu ces bandas et ces chanteurs basques dans le hall de l’hôtel. Mais, alors que les joueurs de l’équipe de France arrivaient par le sous-sol de leur hôtel, les supporters présents dans l’établissement ainsi que les journalistes qui attendaient les héros du jour, ont dû évacuer les lieux sous la menace de policiers qui forment un cordon de sécurité interdisant l’accès à l’établissement à toute personne non cliente de l’hôtel. Il faut d’ailleurs l’intervention de Fabrice Estebanez pour attraper les parents de Maxime Médard et les soustraire à l’évacuation générale opérée par un service d’ordre particulièrement scrupuleux.

Dans les rangs des supporters, c’est la stupéfaction. François a du mal à masquer son amertume. « On est à huit dans une chambre de ‘backpackers’ (randonneurs). On mange des cailloux (sic) pendant des semaines, on gagne 900€ par mois, on met un peu de côté et ils ne font même pas vingt mètres pour venir nous saluer, balance-t-il. On est traité comme des parias alors qu’on a fait 20 000 km. Je vous laisse, je file en ville fêter la victoire avec quelques bières. » Tout aussi déçue, Laëtitia ajoute : « On ne les a même pas vus. On les a juste aperçus qui montaient dans l’ascenseur. » Quant à Anne, elle s’interroge : « Pourquoi se fait-on sortir par un service d’ordre de policiers ? On suit le rugby depuis six semaines et c’est la première fois qu’on voit autant de policiers d’un coup. Et malheureusement, c’est dans l’hôtel des Français. »

Clerc offre ses chaussettes

L’accès au premier étage est d’ailleurs fermé par un cordon rouge et l’escalier est surveillé par deux gardes. Impossible d’aller plus loin. Alors les fans apostrophent les joueurs quand ils les voient se diriger vers la salle où le groupe célèbre la victoire. Parmi eux, Vincent Clerc, au téléphone, qui répond gêné aux supportrices, et notamment à l’une d’entre elle qui lui demande ses… chaussettes. Il ne descendra pas pour l’instant. Au contraire de William Servat, premier à signer autographes et à prendre des photos. Ou encore les anciens Berjalliens (Bonnaire, Papé, Pierre, Parra) et le Toulousain Médard, ainsi que l’entraîneur Marc Lièvremont, vainqueur à l’applaudimètre.

Julien Bonnaire en profite pour remercier les fidèles supporters. « Il y a eu des moments compliqués, glisse le troisième ligne. Ceux qui sont là, ce sont les vrais. C’est important de renvoyer l’ascenseur. » Au sujet du service d’ordre, le Clermontois botte en touche. « Ils sont assez tatillons ici. L’essentiel c’est qu’ils soient satisfaits. » Son coéquipier sous le maillot auvergnat reprend : « C’est énorme. Je suis sûr qu’ils feront encore bruit dimanche prochain », prédit ainsi Julien Pierre. Quant à Vincent Clerc, il tient parole. Le Toulousain n’avait pas oublié sa promesse envers la supportrice. Environ une heure après avoir disparu, il est revenu chaussettes pour les offrir à sa fan. La soirée a finalement bien mieux terminé qu’elle n’avait commencé.