RMC Sport

Barcella, le jour d'après

Fabien Barcella

Fabien Barcella - -

Le pilier biarrot, invité surprise du XV de France pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande (9 septembre-23 octobre), est passé à l'entraînement de son équipe ce lundi. Sa belle histoire, après sa rupture d’un tendon d'Achille à l'été 2010, ne lui fait pas tourner la tête.

Dublin-Biarritz, un vol low-cost avec quelques passagers particuliers ce dimanche après-midi. A bord, Marc Lièvremont et les joueurs du Biarritz Olympique qui étaient du voyage en Irlande. Damien Traille, Imanol Harinordoquy, Dimitri Yachvili, Raphaël Lakafia, Fabien Barcella et Sylvain Marconnet. Les deux derniers avaient un sujet de discussion tout trouvé avec le sélectionneur du XV de France, qui venait d’offrir un ticket pour la Nouvelle-Zélande au plus jeune et au détriment du pilier le plus capé du rugby français. Mais ce thème, les trois protagonistes l’ont soigneusement évité, préférant laisser quelques sièges d’écart entre eux. De peur, peut-être, que les émotions les emportent.

« Avec Sylvain, on a discuté de tout sauf de ça », raconte Fabien Barcella. Comme plusieurs de ses partenaires du BO, il est passé à la brasserie du club ce lundi, à une semaine jour pour jour de l’envol pour Auckland. Pour lui, le dernier développement de la vie du XV de France ressemble à un miracle après sa rupture du tendon d’Achille à l’été 2010. S’envoler pour la Coupe du monde, malgré ses 40 petites minutes de jeu au cours des 14 derniers mois, pourrait donc s’accompagner d’une explosion de joie. C’est tout le contraire. Absolument pas euphorique, Fabien Barcella est presque gêné par sa présence dans la liste des 30 au lendemain de sa divulgation.

« C’est assez douloureux »

« C’est une joie mesurée parce que Sylvain, un copain, ne part pas, confie-t-il. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Je le regardais jouer en équipe de France quand j’étais encore en cadets. C’est un exemple pour tous les piliers français, avec une longévité exceptionnelle. Il a toujours su rebondir après les coups durs. Et il est extraordinaire pour la vie de groupe. Qu’il le quitte, c’est assez compliqué et assez douloureux. » Au point que son bonheur en soit atteint et qu’il sente désormais une charge peser sur ses épaules. « Rien que par respect pour lui et aussi pour Thomas Domingo, mon envie, c’est de m’y filer à 600 % pendant la Coupe du monde. » Une promesse à tenir dès le 10 septembre, contre le Japon.