Bastareaud, ce « gros nounours »

Le joueurs du Stade Français a su rebondit chez les Bleus - -
C’est son « grand chantier pour 2010 ». Cette année, Mathieu Bastareaud a décidé de « [s’ouvrir] un peu plus aux autres ». Pas facile pour cet hypersensible, qui n’a pas oublié à quel point l’affaire de sa « vraie-fausse » agression en Nouvelle-Zélande et le déferlement médiatique qui s’ensuivit avait pu l’affecter.
« Il a été très touché, dépassé par les évènements », confie Gilles Hanquiez. L’actuel co-président de Créteil-Choisy-le-Roi connaît bien Bastareaud. En 1993, il l’a vu faire ses premiers pas à l’âge de cinq ans dans le club du Val-de-Marne, où il a été formé.
« Il était très proche de ses coéquipiers, se souvient-il. Il ne sortait pas, allait rarement faire la fête. C’est un sentimental, avec un très bon fond. » A tel point qu’il n’hésita pas, l’an dernier, à venir passer une après-midi dans son ancien club à l’occasion d’un tournoi. Heureux, disponible, il en profita même pour offrir à Gilles Hanquiez son premier maillot international. « C’était peu avant les évènements de Nouvelle-Zélande, se remémore son ancien dirigeant. C’est un gros nounours, mais pas sur le terrain. Il va rebondir. »
En inscrivant les deux essais français contre l’Ecosse, le trois-quarts centre a déjà fait le plus dur. « C’est un joli pied de nez, sourit Marc Lièvremont. Mais son match est dans la continuité de sa semaine à Marcoussis. Il est arrivé comme une fleur (sic) et sa réintégration s’est parfaitement bien passée. »
Blin : « Il doit arriver à sourire »
Malgré une pointe d’appréhension au moment de retrouver les Bleus, Bastareaud a été accueilli sans problème. Un franc sourire au moment de la poignée de main et ses coéquipiers étaient sous le charme. « C’est avec son regard et sa manière de vous saluer, qu’il entre en relation, révèle Mathieu Blin, son coéquipier au Stade Français. Quand il ne vous serre pas la main de manière un peu marrante, ça veut dire que ça ne va pas. »
Le talonneur parisien fait partie des confidents de Bastareaud. Il n’hésite pas, parfois, à le secouer un peu. « Il faut qu’il arrive à sourire et à profiter des toutes petites choses de la vie, estime-t-il. Mais comme il est très introverti, il se l’interdit. Il doit comprendre que ça lui est complètement autorisé. »
Depuis plusieurs semaines, Bastareaud effectue « avec plaisir » ses travaux d’intérêt général dans les écoles de rugby d’Ile-de-France. « Peut-être que ça va l’aider, glisse Marc Lièvremont. Ce n’est pas l’autiste (sic) pour lequel on a voulu le faire passer. C’est un garçon assez secret, mais altruiste. Cette histoire va le faire grandir, même s’il avait déjà le potentiel. »
L’intéressé lui-même en est conscient. « Il m’a dit à plusieurs reprises qu’il aimerait laisser une trace », lâche Mathieu Blin. Il est sur la bonne voie.