Bastareaud épargné

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Mathieu Bastareaud a évité le pire. Alors qu’il risquait une lourde suspension, le joueur du Stade Français pourra continuer à jouer au rugby. Les trois mois de suspension qui lui ont été infligé par la FFR ont été commués en 18 TIG, qu’il devra accomplir sous neuf mois sous peine de voir la sanction appliquée. « Cette décision est juste car il y a la sanction de l’éducation, estime Pierre Camou, le président de la FFR. Il faut marquer le fait que certaines attitudes sont interdites quand on est représentant de l’équipe de France. »
Lors de la tournée de l’équipe de France dans l’hémisphère sud, en juin dernier, Bastareaud avait affirmé avoir été agressé dans la rue à Wellington (Nouvelle-Zélande). Cette annonce avait provoqué une vive émotion, jusqu’à faire réagir le premier ministre néo-zélandais. Mais le joueur était ensuite revenu sur ses propos. Il avait alors expliqué qu’il s’était blessé en heurtant la table de nuit de son hôtel après une soirée trop arrosée, version qui reste aujourd’hui sujette à caution. « Ça me semble être une bonne décision, soutient pour sa part Bernard Laporte, ancien sélectionneur et futur membre du conseil d’administration du Stade Français. Il n’y a pas mort d’homme. La sanction est logique, car on n’a pas le droit de faire ça. Mathieu le sait. Mais ce serait grave de lui interdire de jouer avec son club. »
Au Stade Français, le soulagement est également de mise. « Il faut maintenant que Mathieu regarde devant et oublie cette affaire, assure Jacques Delmas, l’entraîneur parisien. Ça lui a pris l’esprit pendant un bon bout de temps. Il va pouvoir se consacrer à son club. Et avec son talent, je suis sûr qu’il retrouvera l’équipe de France. »
Ce ne sera pas pour tout de suite. Si Marc Lièvremont, le sélectionneur des Bleus évoque un « soulagement » quant à la clémence de la peine, il n’envisage pas de rappeler le joueur pour les test-matches de l’automne (Afrique du Sud le 13 novembre à Toulouse, puis les Samoa le 21 novembre au Stade de France et la Nouvelle-Zélande le 28 novembre à Marseille). « Il est sélectionnable mais, sans langue de bois, ce sera compliqué pour moi de le sélectionner au mois de novembre, confie le patron des Bleus. J’espère que cette histoire lui servira de leçon et que ce sera un nouveau départ pour lui. » Reste à savoir quelles seront les réactions des dirigeants du rugby néo-zélandais qui organisera la Coupe du monde en 2011.