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Bastareaud : « Je regarde devant… »

Le trois-quarts centre parisien a désormais l'esprit tourné vers la prochaine Coupe du Monde... et compte bien apprendre à s'ouvrir aux autres

Le trois-quarts centre parisien a désormais l'esprit tourné vers la prochaine Coupe du Monde... et compte bien apprendre à s'ouvrir aux autres - -

EXCLU RMC. De retour en Bleu, après les événements survenus en Nouvelle-Zélande cet d’été, Mathieu Bastareaud se livre. La Coupe du Monde, le Tournoi des VI Nations et même le drame haïtien… le trois-quarts centre du Stade Français n’occulte aucun sujet.

Mathieu Bastareaud, quelles sont vos premières impressions, alors que vous retrouvez les Bleus pour la première fois depuis sept mois ?
Ça fait toujours plaisir de revenir ici. J’ai la chance d’être appelé dans les 30. J’espère maintenant être dans les 23. Il faut foncer et arrêter de penser au passé. Si je n’y suis pas, ce sera à moi de travailler pour y être lors des prochains matches.

Emile Ntamack a expliqué que lors de votre retour, tout s’est passé au moment de la première poignée de main, où il a vu votre franc sourire. L’avez-vous ressenti de la même manière ?
Quand je suis arrivé, j’avais un peu d’appréhension. Je n’avais pas vu certains de mes coéquipiers depuis sept mois. J’en avais eu d’autres au téléphone. Je ne savais pas trop comment ça allait se passer. Mais au final, ça s’est très bien passé.

Après les évènements de Nouvelle-Zélande, vous sentez-vous plus fort ?
Je ne sais pas si je suis plus fort, mais j’ai beaucoup encaissé. J’ai beaucoup travaillé sur moi pour ne pas garder tout ce que j’avais emmagasiné avant que ça craque, comme ça avait pu être le cas à un moment. J’extériorise et je m’ouvre un peu plus aux autres. Ce n’est pas dans ma nature, mais j’y travaille. C’est mon gros chantier pour l’année 2010.

Vous devez réaliser des travaux d’intérêt général avec les enfants jusqu’au mois de juin. Comment conciliez-vous cela avec la semaine à Marcoussis ?
On n’en a pas encore discuté, mais je pense que ça sera comme une semaine en club. Je vais aller voir les jeunes un après-midi. Comme à chaque fois, ce sera avec plaisir. Il va falloir des aménagements, mais ça ne sera pas plus compliqué qu’en club.

Travaillez-vous désormais totalement dans l’optique de la Coupe du monde ?
J’ai déjà pris pas mal de retard, notamment sur la préparation de la saison. Je n’ai pas eu de préparation physique comme mes coéquipiers. Au début, ce n’était pas facile. Il fallait retrouver le goût de remettre les crampons, de se faire mal. C’est revenu progressivement. Je regarde devant.

Vous affrontez l’Ecosse dimanche (16h00) à Edimbourg. Connaissez-vous cette équipe ?
J’ai souvent joué les Ecossais en jeune. Ils sont capables du pire comme du meilleur. Ils sont imprévisibles et il faut toujours s’en méfier. Surtout si tu débutes la compétition contre eux. Chez eux, ça va forcément être très compliqué. Mon ami Hugo Southwell fait partie du groupe. Ils sont à son image, un peu « fou-fou ».

Vous sentez-vous concerné par le drame vécu par les Haïtiens ?
Forcément… Heureusement, ma famille n’a pas été touchée. Mais ça fait réfléchir. Je ne sais pas si ça peut les aider, mais ils ont tout mon soutien. Des moments comme ça sont forcément très difficiles à vivre et à voir. Quand on râle, par exemple par ce que le club nous a donné un short trop petit, et qu’on voit ce qui se passe là-bas, on se dit qu’on est vraiment tout petit par rapport à ça.

Que peut-on te souhaiter pour 2010 ?
La santé pour mes proches et moi. Et la réussite en équipe de France et en club.

Et la réussite de votre fameux chantier : « S’ouvrir aux autres » ?
Voilà… Ça, ce sera un peu long (il rigole). Comme tout chantier, il y a des retards et ça prend du temps.

Un dernier mot : vos ronflements gênent-ils toujours vos camarades ?
J’ai trouvé pire que moi avec Luc Ducalcon. Là, c’est un autre niveau !

Propos recueillis par Laurent Depret