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Blanco au chevet des Bleus

Serge Blanco en discussion avec Philippe Saint-André et Yannick Bru

Serge Blanco en discussion avec Philippe Saint-André et Yannick Bru - -

Dans un entretien accordé à Midi-Olympique, Serge Blanco annonce qu’il va s’impliquer auprès du XV de France. Une mission confiée par le président de la FFR, Pierre Camou, qui en profite pour régler ses comptes avec Bernard Laporte.

A moins de 14 mois de la Coupe du monde en Angleterre, l’état du XV de France provoque quelques maux de tête chez les dirigeants. Les trois revers de la tournée australienne (50-23, 6-0 et 39-13), après la quatrième place des Bleus lors du dernier Tournoi (3 victoires, 2 défaites), ont épaissi les doutes autour d’une formation qui ne semble plus progresser. Pour relâcher un peu de la pression qui entoure depuis de longs mois le manager Philippe Saint-André, la Fédération va dégainer la carte Serge Blanco. « Pierre (Camou, président de la FFR) et moi avons décidé que je m'impliquerai nettement plus auprès de la sélection, annonce ce lundi l’ancien international tricolore (93 sélections) dans les colonnes du Midi-Olympique. On va avoir pour mission, avec d'autres personnes, d'accompagner le XV de France dans toutes les réflexions. »

Si Blanco reste président du Biarritz Olympique, relégué en Pro D2 cette saison, les affaires courantes du club basque seront gérées par un président délégué exécutif et un directeur sportif. Ce qui lui laissera toute latitude pour mener sa mission. « Il ne s'agit pas de fliquer les entraîneurs, ni de les mettre aux ordres, précise le vice-président de la FFR. Cela ne sert à rien d'entrer dans une polémique avec le sélectionneur qui se fait attaquer de partout et qui, ça le démange peut-être, a envie de répondre... Eh bien, nous allons le protéger de ça. »

Camou contre-attaque

Pour Pierre Camou, cette démarche vise à « rompre cette impression de solitude » dégagée par « PSA » et son staff. « Dans un souci trop anglo-saxon de construire, sur la responsabilité, sur la professionnalisation, je suis allé trop loin, parce que j'ai oublié qu'on était en France. J'ai peut-être commis cette erreur », reconnait le président de la Fédération, qui ne semble pas pour autant décidé à lâcher les commandes à la fin de son deuxième mandat, en 2016. Une échéance pour laquelle s’est positionnée Bernard Laporte, auquel Camou répond dans le même entretien. « Qu'on sache que je ne rends pas les armes comme ça », déclare-t-il notamment, estimant que les propos de l’actuel manager de Toulon « désobligeants et vulgaires vis-à-vis des élus fédéraux et de la FFR. »

« Il faut un renouvellement et plus d’envie et d’enthousiasme, avait ainsi jugé l’ancien sélectionneur de l’équipe de France. Quand on voit les résultats de l’équipe de France, c’est le sélectionneur Philippe Saint-André qui assume tout. Quand il y a des problèmes, personne ne parle. A la FFR, je ne sais même pas si c’est le président Pierre Camou qui commande, même si je n’ai rien contre lui, ajoutait l’ex-Secrétaire d’Etat aux Sports. Il n’est pas question de révolution, mais d’assumer, de monter au front. On ne peut plus continuer comme cela, ce n’est plus possible. » Pas du goût de Camou, qui contre-attaque en sortant la boîte à (mauvais) souvenirs : « Ce que j’accepte de la presse, je l’accepte nettement moins de ceux qui ont été en responsabilité, parce qu’ils devraient en connaître la difficulté. Dans le top 10 des plus grandes raclées françaises, certains qui s’expriment n’en comptent-ils pas quatre ou cinq, dont la première (61-10 en Nouvelle-Zélande en juin 2007) ? » Le climat ne semble pas prêt de s’apaiser au sommet du rugby français.

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S.C.