Boudjellal: "Altrad est devenu quelqu'un que je respecte"

Mourad Boudjellal - AFP
Mourad Boudjellal est connu pour son franc-parler. Et l’homme fort du RCT l’a encore démonté ces dernières heures. Mardi, contrairement aux 28 autres présidents de Top 14 et Pro D2 présents dans un hôtel à Orly, il n’a pas accordé sa confiance à Paul Goze. Le discours est musclé. "Je ne l’aime pas et je lui ai dit au téléphone et en face, a-t-il souligné à RMC Sport mercredi. Je lui ai dit "je suis ton ennemi et je ne t’aime pas. Tu m’as fait des trucs que je n’aime pas. Tu le sais. Mais je ne te ferai pas de coups par derrière." J’irai le voir pour lui dire c’est comme ça et pas autrement."
Selon le président toulonnais, Paul Goze, pourtant conforté mardi, n’est pas "la bonne personne". Et Boudjellal de préciser: "je n’ai rien de personnel contre Goze. Ça ne me dérange pas de boire des coups et rigoler avec lui. Mais c’est contre sa politique. Ça ne veut pas dire non plus que je suis contre la Ligue. Je suis contre la politique de Goze. C’est totalement différent."
Selon lui, qui aurait alors la stature et la légitimité pour diriger la LNR? Le nom d’Alain Tingaud, président du SUA Agen, avait circulé ces derniers jours. "Il n’a jamais connu le très haut niveau", selon Boudjellal. Alors qui? "Pour moi les deux qui ont la légitimité pour gérer la Ligue sont (Max) Guazzini et (René) Bouscatel par rapport au palmarès et ce qu’ils ont apporté au rugby français."
"La parole d’Altrad ne les intéresse pas"
Désormais membre d’un groupe de travail composé de six présidents appelé à renouer le dialogue avec la Fédération (ndlr : avec le Toulousain René Bouscatel, le Clermontois Eric de Cromières, le Castrais Pierre-Yves Revol, le Rochelais Vincent Merling et l’Agenais Alain Tingaud), Mourad Boudjellal n’a pas perdu son temps mardi à Orly. "J’ai découvert un mec: Mohed Altrad. Quand je dis dans mon livre que c’est un usurpateur, je dis aussi que j’en suis un aussi. C’est un mec énigmatique que je ne connaissais pas trop. Quand il est en réunion, c’est celui qui est le plus en phase avec ce qu’il dit à côté. Il dit des choses et il les confirme en réunion. Il va à l’affrontement. C’est un côté que je ne lui connaissais pas. Il ne s’est pas enlevé. Il est franc du collier." Dans la guerre que se livrent la LNR et la FFR, Mourad Boudjellal aurait-il trouvé un allié en la personne de Mohed Altrad?
"Je ne sais pas si ça sera un allié mais c’est devenu quelqu’un que je respecte. C’est un des meilleurs entrepreneurs du monde. Hier, il parle à un moment du budget de la Ligue et il trouve des choses perfectibles. Et des gens n’ont même pas pris la peine de l’écouter, des gens qui n’ont pas fait le millième de ce qu’il a fait. Je me suis un peu énervé car son avis a une valeur. C’est comme (Fabrice) Luchini qui disait qu’il fallait avoir une sacrée filmographie pour critiquer (Gérard) Depardieu. C’est pareil. Mais c’est le rugby, on se fout complètement de la valeur des gens… La parole d’Altrad ne les intéresse pas. Ils veulent juste savoir s’il est avec ou contre eux…"