L'Australie frappe fort

Les Wallabies, vainqueurs du Tri-Nations - -
Le timing est idéal, à deux semaines du rendez-vous mondial. Régner sur l’hémisphère sud, en délogeant le futur hôte de la Coupe du monde et en éblouissant ses supporters par quelques accès de génie. La victoire des Wallabies, ce samedi à Brisbane face aux All Blacks (25-20), à quinze jours du match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et les Tonga à Auckland, a ce supplément de saveur que procure la traversée imminente de la Mer de Tasmanie. Car dix ans après leur dernier sacre dans la compétition, les Wallabies sont enfin redevenus les maitres du Tri-Nations. Et se positionnent en rival extrêmement dangereux pour les All Blacks pour cette septième Coupe du monde de l’histoire.
« C’est un gros coup parce que les All Blacks n’avaient jamais perdu le Tri-Nations avant une Coupe du monde, explique Thomas Lombard, l’ancien trois-quarts centre du XV de France. C’est aussi une confirmation. Les Australiens avaient déjà remporté le Super 15 avec les Queensland Reds. Ils sont en mesure de contester l’hégémonie des Blacks sur l’hémisphère sud. » Grâce, par exemple, à des talents de plus en plus affirmés.
Un sursaut All Black qui n'a pas duré
Si le précoce James O’Connor était en tribunes ce samedi, suspendu pour avoir manqué une séance officielle de photos au lendemain d’une soirée arrosée, Will Genia à la mêlée, Kurtley Beale à l’arrière et Radike Samo en numéro 8, ont été étincelants. Le premier a inscrit le premier essai (14e) et lancé le deuxième vers l’essai de la victoire (61e). Le dernier, passé par le Stade Français en 2006-2007, a, lui, déposé le troisième ligne aile Adam Thomson au niveau de la ligne médiane et foncé vers l’en-but avec des cannes de trois-quarts (34e). Son premier essai international, à 35 ans et sept ans après sa dernière titularisation avec les Wallabies. Sa touffe de cheveux pourrait être l’un des tubes de la Coupe du monde.
« Ils ont certaines individualités qui sont capables de faire basculer les rencontres, à l’image de Will Genia », souligne Thomas Lombard. Celles des All Blacks, qui semblaient fatiguées, ont eu un sursaut d’orgueil en début de second période. Menés 20-3 à la pause, Dan Carter et les siens sont revenus à hauteur (20-20) grâce à Conrad Smith (52e) et Ma’a Nonu (58e). Avant de craquer dans la foulée. « C’est clair que c’est une grosse contre-performance, assure l’ancien joueur du Stade Français. Les All Blacks ne s’y attendaient pas. » Mais c’est peut-être le meilleur moyen de remettre les pieds sur terre avant leur Coupe du monde.