Chouly, les dessous d’un imbroglio

Damien Chouly - -
Le vœu de Dan Carter a fini par être exaucé. « Dégoûté » que Damien Chouly, son ancien coéquipier à Perpignan, ne soit pas sélectionné en équipe de France pour cette tournée de juin, le demi d’ouverture néo-zélandais verra quand même à l’œuvre le troisième-ligne de 27 ans. Appelé par Philippe Saint-André pour pallier le forfait de Fulgence Ouedraogo, touché à la cheville droite samedi face aux All Blacks (13-23), le Clermontois (9 sélections) va bien porter le maillot bleu en Nouvelle-Zélande. Mais après pas mal de péripéties, et pas dans une forme optimale.
En vacances depuis le 25 mai et la défaite de l’ASM en demi-finale du Top 14 contre Castres (9-25), Chouly arrivera en Nouvelle-Zélande ce mardi midi (2h, heure française) et s’assiéra sur le banc des remplaçants sept heures plus tard, pour affronter les Auckland Blues. Le tout après un voyage en avion d’une trentaine d’heures ! Une gestion du staff technique tricolore qui pose question, surtout pour une rencontre de milieu de semaine face à une province qui ne compte même pas comme une « vraie » sélection. Si aucun membre du staff ne souhaite s’exprimer sur la question, la raison de cette arrivée en urgence est en réalité assez simple.
Talès : « Qu’il dorme bien dans l’avion ! »
Initialement, le match contre Auckland avait fait l'objet d'un accord entre John Kirwan, le manager des Blues, et Philippe Saint-André. Les deux équipes auraient fait figurer 26 joueurs sur la feuille de match. Mercredi soir, de passage à l'hôtel des Bleus, John Kirwan se félicitait de pouvoir aligner ainsi beaucoup de jeunes joueurs pour se frotter au niveau international. Pour sa part, Philippe Saint-André pouvait faire tourner son effectif et faire souffler ses cadres dans l’optique de la « revanche » face aux Blacks, ce samedi à Christchurch.
La blessure de Fulgence Ouedraogo aurait certes été contrariante dans l'optique de conserver de la fraîcheur pour Louis Picamoles et Thierry Dusautoir, mais ces deux derniers auraient pu entrer quelques minutes si 26 joueurs avaient pu prendre part à la rencontre. Mais coup de théâtre jeudi, un courrier de l'IRB est parvenu aux deux équipes, avec la mention limpide : « Pas question d'entériner un match à 26 joueurs de part et d'autre ». La décision de convoquer Chouly, mis au courant des raisons de sa venue mais heureux de retrouver les Bleus, a alors été prise.
« Qu’il dorme bien dans l’avion et qu’il prenne un maximum de sommeil, lance Rémi Talès. Ça va être dur, le pauvre ! Mais j’espère pour lui que ça va bien se passer. Faire 28 heures de voyage et après jouer de suite, c’est un peu compliqué. » Appelé à la dernière minute lors du dernier Mondial, déjà en Nouvelle-Zélande, pour remplacer David Skrela, Jean-Marc Doussain sait ce que Chouly va endurer. « Ça va être très compliqué pour lui, prévient le demi de mêlée. Déjà il faut qu’il récupère bien et après, on verra. On ne fait pas trop le difficile quand on arrive dans le groupe France. On se fond dans la masse. » Et on espère, surtout, éviter la blessure…
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