Champions Cup : ce qui peut priver Toulon d’une troisième finale

Matt Giteau - AFP
Le Leinster avec un goût de revanche
Attention, ne surtout pas se fier à la 5e place du Leinster en Celtic League. Les Irlandais, qui ont sorti Bath en quarts de finale (18-15) n’ont pas oublié leur revers à ce stade de la compétition la saison passée. C’était contre Toulon (29-14), en route vers son deuxième sacre européen. « Leur motivation est toute trouvée », prévient le président du RCT, Mourad Boudjellal. Triples vainqueurs de la Champions Cup (2009, 2011, 2012), les Irlandais feront tout pour laisser leurs adversaires avec un trophée de moins.
« On sait qu’on devra livrer, et de loin, notre meilleure performance de la saison », avance Sean Cronin, le talonneur du Leinster. Possible ? « Ils ont l’habitude de ces matches », se méfie Bernard Laporte. « Cette équipe n’a pas d’individualités fortes, mais à l’image de l’équipe nationale, elle joue très bien, notamment au pied, observe Richard Pool-Jones, membre de la Dream Team RMC Sport. Un joueur comme Jamie Heaslip est capable de faire la différence. »
Le début d’une malédiction au Vélodrome ?
Il serait bien sûr prématuré d’affirmer que Toulon n’est pas dans son jardin au Stade-Vélodrome. Mais les deux dernières sorties varoises en terres marseillaises ne respirent pas la sérénité. La première s’est même soldée par une défaite face à Toulouse (24-34, 21e journée de Top 14) alors que les Rouge et Noir menaient 18 à 7 à la pause.
Inquiétant d’autant qu’une semaine plus tard, toujours au Vélodrome mais face aux Wasps en quarts de finale de Champions Cup, le RCT jouait à nouveau à se faire peur en laissant les Anglais revenir au tableau d’affichage en début de deuxième mi-temps avant de s’imposer 32-18. Face au Leinster, les Varois seraient bien inspirés de ne pas trop jouer avec le feu sous peine de vivre, cette fois, une grosse désillusion.
La pression des sept finales consécutives
Le président toulonnais Mourad Boudjellal aime les titres. Il a aussi de la mémoire. « Si on est vainqueur dimanche, on a l’occasion de réaliser un premier exploit puisqu’on jouera notre septième finale consécutive (une en Challenge européen, trois en Top 14 et deux en Champions Cup). Je ne crois pas que ce soit arrivé souvent (une fois avec le Stade Bordelais qui a disputé 8 finales de rang entre 1904 et 1991, ndlr). On a déjà envie de réussir ce truc-là. »
Entrer dans l’histoire en devenant le premier club à remporter trois fois de suite la Champions Cup, voilà l’autre obsession du boss du RCT. « On a une libido sportive qui est aujourd’hui plus sensible au fait de gagner trois fois de suite la Coupe d’Europe. » Un discours très ambitieux qui ne doit pas couper les jambes de ses joueurs à 80 minutes du grand rendez-vous de Twickenham, le 2 mai prochain.