Dernier train pour l’Europe

A la traîne en Top 14, Perpignan et Toulon n’ont plus que la Coupe d’Europe pour briller. Les deux clubs s’affrontent à Barcelone samedi en quart de finale (16h30), dans un stade Monjuïc annoncé comble (55 000 spectateurs).

« Il va y avoir du combat, de la chaleur, du bruit, du jeu…» La prédiction signée Philippe Saint-André, coach des toulonnais, sonne comme une promesse pour le spectateur en manque de testostérone. Perpignan et Toulon, deux ambitieux classés respectivement 7e et 8e du Top 14, jouent samedi à Barcelone leur plus grosse chance de se qualifier pour la prochaine édition de H-Cup. Pour des Perpignanais qui ont choisi de créer l’évènement rugbystique en terre de football, il s’agit d’un match « historique pour la Catalogne » dixit leur président Paul Goze.
« Perpignan a trouvé un côté identitaire à ce quart de finale, admire Mourad Boudjellal, le président toulonnais. La morale des choses serait que Perpignan gagne. Ce match est leur rêve depuis dix ans. » Boudjellal va même plus loin dans son pronostic : « Chaque fois qu’une équipe organise un événement important, c’est elle qui gagne.» Battus d’avance les Toulonnais ? Saint-André refuse d’enfiler le costume de victime expiatoire : « On ne veut pas qu’ils soient les bouchers et nous l’agneau ». Si 10 000 supporters varois sont attendus dans le stade, Toulon devra résister à la pression de 45 000 gorges catalanes.

Premier quart de finale pour Wilkinson

Dans la région de Perpignan, tous les bus ont été réquisitionnés pour répondre à l’exceptionnel engouement suscité par ce match. Les Catalans se sont mobilisés, peut-être échaudés par le souvenir d’une défaite face à leur rival du jour dans l’antre d’Aimé Giral lors de la 12e journée de Top 14 (20-29). La mairie a distribué 10 000 drapeaux aux couleurs de l’USAP en l'espace d'une heure ! Le capitaine sud-africain du RCT, Joe van Niekerk prévoit une entame terrible : « On doit s’attendre à un début de match furieux ! Si chaque mec fait son boulot, pendant 80 minutes, alors on aura une chance. »
Son compère de la troisième ligne Juan Martin Fernandez Lobbe précise la stratégie à adopter : « Marquer à chaque fois qu’on aura une opportunité grâce au pied de Jonny Wilkinson. » L’Anglais, qui disputera son premier quart de finale de H-Cup est particulièrement craint par Jacques Brunel, le coach de l’USAP : « Toutes les équipes ont été confrontées à Wilkinson, pas une n’a trouvé la parade. Si, il y en une, empêcher l’adversaire de pénétrer dans nos trente mètres. » Mas, Marty, Porical et les autres savent ce qui leur reste à faire.