Deux clubs, deux mesures

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Cinq ans après, un club français va à nouveau inscrire son nom au palmarès de la Coupe d’Europe. Une nouvelle qui confirme la forme resplendissante du rugby hexagonal, deux mois après le neuvième Grand Chelem du XV de France. Déboulonnée de son trône par les Bleus, l’Irlande a également subi la loi des clubs tricolores, Toulouse et Biarritz ayant décroché leur billet pour la finale aux dépens du Leinster et du Munster. Deux clubs qui s’étaient partagé trois des quatre dernières éditions.
Difficile de pousser le parallèle plus loin. Déjà sacré roi d’Europe à trois reprises (1996, 2003 et 2005), le Stade Toulousain vivra au Stade de France sa sixième finale continentale en quinze éditions. Le BO court lui toujours après un premier trophée européen, qu’il avait touché du doigt il y a quatre ans avant de chuter en finale contre le Munster. Ce mauvais souvenir a été en partie exorcisé lors de la demi-finale remportée face à la même équipe au début du mois. « Il s’agissait ensuite de faire retomber toute la pression négative qui aurait pu nous hanter », explique le demi de mêlée Dimitri Yachvili, rescapé de l’épopée 2006. Absents des terrains depuis trois semaines, les Basques ont en effet eu tout le loisir de cogiter. « C’est obsédant, avoue le capitaine biarrot Jérôme Thion. Etre en finale n’est qu’une étape. Il faut aller la chercher maintenant. »
Novès : « Quoi qu’il arrive, je serai fier des joueurs »
Plombé par un mauvais début de saison en championnat, le BO a tout misé cette année sur l’Europe. Sa fraîcheur, alors que Toulouse amoncelait les grands rendez-vous, plaide en sa faveur. Au point d’en faire le favori ? « Non, tranche l’entraîneur des arrières Jack Isaac. Toulouse est la meilleure équipe d’Europe. Mais on est très bien dans cette position d’outsider. »
En face, les Rouge et Noir veulent à tout prix éviter une deuxième saison blanche d’affilée. Cette obsession les a poussés à jouer le jeu sur les deux tableaux, au risque de tout perdre. Malgré un turn-over intensif, le point de rupture physique ne semble d’ailleurs pas loin. Ce qu’a mis en exergue son effondrement progressif de la semaine passée contre Perpignan, en demi-finale du Top 14 (12-21).« , relativise le manager toulousain Guy Novès. Dans ce contexte très dur, arriver à croire au doublé pendant aussi longtemps, c’est merveilleux. Après, on est des professionnels et on est là pour la victoire. » Pour ce dernier match de la saison, celui qui a récemment hérité du titre de « meilleur entraîneur de l'histoire de la Coupe d'Europe » a en tout cas promis une « grande équipe au Stade de France ». Il pourra également se rappeler que les deux précédentes finales franco-françaises avaient tourné à l’avantage de la même équipe : la sienne.
Le titre de l'encadré ici
Les équipes :|||
Biarritz : Balshaw – Ngwenya, Mignardi, Hunt, Gobelet - (o) Peyrelongue, (m) Yachvili – Harinordoquy, Lauret, Lund, Hall, Thion (cap), Johnstone, August, Coetzee.
Remplaçants : Terrain, Barcella, Hugues, Carizza, Faure, Courrent, Bidabé, Erinle
Toulouse : Poitrenaud - Clerc, Fritz, Jauzion, Médard - (o) Skrela, (m) Kelleher - Bouilhou, Sowerby, Dusautoir (cap) - Albacete, Millo-Chluski - Lecouls, Servat, Poux.
Remplaçants : Vernet-Basualdo, Human, Johnston, Maestri, Picamoles, Elissalde ou Lamboley ou Maka, David, Heymans