Goze : « Ce sera cette Coupe d’Europe ou rien »

En guerre ouverte avec l’ERC, les ligues française et anglaise ont décidé de créer leur propre compétition européenne pour 2014-2015. Président de la LNR, Paul Goze explique cette décision.

Paul Goze, est-ce la fin de la Coupe d'Europe telle que le grand public la connait ?

C’est la fin de la H Cup, mais pas d’une Coupe d’Europe. La Rugby Champions Cup doit réunir l’ensemble des clubs européens. Les Français et les Anglais ont pris l’initiative de créer cette compétition, mais bien évidemment que les clubs de la ligue celte, qui nous rejoindront, seront intégrés dans le processus. Ce n’est pas la mort de la Coupe d’Europe, mais le redémarrage d’une Coupe d’Europe encore plus disputée et alléchante.

Avez-vous l'assurance de la présence des clubs celtes ?

L’assurance, non ! Mais je pense que les clubs celtes verront bien que cette compétition est très importante et qu’ils viendront nous rejoindre très rapidement. Ça n’avait pas bougé jusqu’à présent parce que les gens ont peut-être pensé que c’était une posture de négociation.

Aviez-vous atteint un point de non-retour dans votre bras de fer avec l'ERC (à l'origine, un désaccord au sujet des droits TV entre la ligue anglaise et l'ERC, ndlr) ?

Ce n’est pas un bras de fer avec l’ERC. Les discussions sont terminées. Elles ont commencé il y a 15 mois. On a proposé une plateforme qui n’a pas été acceptée. Depuis le 11 juin, malgré mes appels, je n’ai pu obtenir de nouvelles dates. Devant le pourrissement de la situation, il nous fallait prendre une décision.

Êtes-vous assuré d'avoir l'aval des fédérations ? (entretien réalisé avant le communiqué de la FFR qui ne soutient pas l'initiative, ndlr)

Je ne vois pas pourquoi les fédérations ne seraient pas d’accord. Il n’y a aucune raison. Ce n’est pas une deuxième compétition avec celle qui existait. Ce sera celle-là ou rien. Le problème est très simple, les Anglais ne peuvent pas participer dans une compétition européenne organisée par l’ERC et nous, nous ne voulons pas participer dans une compétition sans les Anglais. La solution était la création d’une nouvelle compétition.

Qu'attendez-vous de l'ERC, qui organise ce lundi sa conférence de presse de rentrée ?

Pour nous, il n’y a pas de problème. La saison 2013-2014 se déroulera comme prévu. Les clubs français feront ce qu’ils peuvent pour y briller. Au-delà de cette saison, le problème est terminé avec l’ERC.

Sur quel format se disputera cette compétition ?

La plateforme prévoit une compétition à 20 clubs et une deuxième compétition à 20 clubs. La première compétition sera composée de six clubs français, six anglais et six de la ligue celtique. Les deux derniers billets sont à voir. Eventuellement le champion de la deuxième compétition et de la première, ou un club qui serait qualifié à l’issue d’un petit championnat entre les trois ligues en fin de saison. Ça reste à peaufiner. La deuxième compétition intègre les équipes qui ne sont pas dans la première. On aura cinq poules de quatre au lieu de six. Il y aura neuf dates avec quarts, demies et finale. Il n’y a rien de révolutionnaire.

Quid de l'Italie, par exemple ?

Il faut raison garder. Si l’Italie a une équipe en Coupe d’Europe au lieu de deux, elle doit comprendre que c’est à peu près son niveau avec une équipe en première Coupe d’Europe et une autre dans la deuxième. Ça ne me parait pas complètement inéquitable quand on regarde les sept ou huit dernières saisons.

A lire aussi :

>> Boudjellal : « L’exploitation du rugby a assez duré »

>> Top 14 : peur sur Biarritz

>> Top 14 : et maintenant, le tout-à-l’écran !

Recueilli par Julien Richard