Laporte : « Qui a fait mieux au monde ? Personne »

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Bernard, quelles ont été les clés de cette victoire face à Clermont ?
Il y a eu beaucoup de solidarité, beaucoup de courage et d’application, notamment au niveau défensif. On a laissé très peu d’espaces à Clermont. On prend malheureusement en début de deuxième période un essai un peu casquette où on manque deux plaquages sur l’action. Et donc ils prennent le large, mais malgré ça, l’équipe ne se relâche pas, y croit encore. Et effectivement, elle revient après beaucoup d’efforts, beaucoup d’altruisme. On est fier de ça.
Vous avez beaucoup souffert avant de renverser cette montagne auvergnate…
Clermont est une grosse machine, on le savait avant le match, on le sait après. Ça fait sept ans qu’ils sont ensemble. Il y a très peu de changements chaque année. Ils ont une ligne de trois-quarts avec des joueurs hyper dangereux comme Sivivatu, Fofana, Rougerie, Nalaga… Ils sont plus complets que nous mais il y avait beaucoup d’application de la part de mes joueurs. Une finale, ça se joue souvent à pas grand-chose. La détermination de l’équipe nous a permis de rester dans le match et de l’emporter.
A titre personnel, que représente ce titre, vous qui avez guidé l’équipe de France pendant huit ans, remporté le Brennus en tant que joueur, puis entraineur ?
Ça représente d’abord beaucoup d’amitié avec ces joueurs-là. Je suis revenu dans le rugby grâce à ces joueurs. Grâce à Bakkies Botha, Jonny Wilkinson, à Matt Giteau, Carl Hayman. Je leur disais hier (vendredi) au briefing : « C’est vous qui m’avez donné envie de revenir ». S’ils n’avaient pas été à Toulon, peut-être que je ne serais pas revenu dans le rugby. J’ai beaucoup de respect pour ces gens, ils ont beaucoup transmis aux jeunes tout autour.
Toulon attendait un titre depuis 21 ans (champion de France en 1992). A peine deux ans après votre arrivée sur le banc, vous montez déjà sur le toit de l’Europe…
Ça fait 20 mois qu’on est ensemble. En 20 mois, on est champions d’Europe, on a fait une finale de Top 14, une finale de Challenge européen. Qui a fait mieux au monde ? Personne. On ne va pas se prendre pour ce que l’on n’est pas. Mais ce que je voudrais, c’est qu’on ait le respect des gens de l’extérieur, parce qu’on est une équipe qui s’accroche, qui est courageuse, qui est téméraire, solidaire et surtout qui est très professionnelle. On n’est pas les meilleurs du monde, mais en 20 mois, peu d’équipes ont fait ça. Bravo à mes joueurs. Ce sont eux qui jouent et j’ai beaucoup de respect et de fierté de les entrainer.
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