Le paradoxe Nyanga

Yannick Nyanga - -
Avant-match face à l’Australie, la Marseillaise est entonnée dans le Stade de France. Yannick Nyanga, qui fête sa 26e sélection sous le maillot tricolore, craque. Des sanglots touchants, des larmes sincères. Oublié par Marc Lièvremont, le troisième-ligne n’avait pas rejoué en Bleu depuis le 19 octobre 2007, face à l’Argentine. Le Toulousain revient de loin et il le sait. Conscient de sa chance, il s’explique sur ses larmes : « C’est quelque chose que je n’ai pas contrôlé, lâche-t-il. Tu penses à beaucoup de choses en même temps. Ce sont deux minutes que j’ai pris pour moi, peut-être de manière égoïste, sauf que 5 millions de téléspectateurs et une centaine de caméras l’ont vu. »
Mais qu’importe. Impeccable sur le terrain, le natif de Kinshasa fait son match et, comme souvent, on ne peut rien lui reprocher. A se demander comment on pouvait se passer de lui. Parfois victime de la concurrence, sa carrière ressemble à un défi perpétuel, en sélection comme en club : « Les deux sont compliqués, je ne sais pas si on peut comparer. En équipe de France, tu es en concurrence avec beaucoup de joueurs. Au Stade Toulousain, tout le monde a le niveau pour être potentiellement international. »
« On est locataire du maillot »
Car Nyanga le sait : être titulaire, cela se gagne encore plus à Toulouse qu’ailleurs. Un état d’esprit pleinement compris et qu’il exprime comme une évidence : « C’est dur d’avoir sa place à Toulouse et c’est très, très dur d’avoir sa place en équipe de France. En fait, on est locataire du maillot le temps d’un match, c’est comme ça qu’il fait voir les choses. Pour tel match tu es locataire du numéro 6, 7, 19, 20, 23. Si tu veux avoir la chance de le remettre, il faut être bon et payer son loyer. » Une place qu’il aura à cœur de regagner au plus vite, en brillant par exemple ce samedi après-midi sur la pelouse galloise des Ospreys (14h35), lors de la 4e journée de la H Cup. Nyanga ou le paradoxe d’un joueur qui pourrait gagner sa place en club grâce à ces performances en équipe de France.
Le titre de l'encadré ici
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La composition de Toulouse :
XV de départ : Médard – Clerc, David, Fickou, Huget – Doussain (o) – Burgess (m) – Dusautoir, Picamoles, Bouilhou – Albacete, Maestri – Johnston, Botha, Kakovin
Replaçants : Poux, Tolofua, Montes, Millo-Clhusky, Lamboley, Nyanga, Jauzion, Bézy