Le Racing moins fort que le froid

Jonathan Wisniewski - -
« Transformer l’essai » réalisé une semaine plus tôt. Tel était le contrat des joueurs du Racing-Métro 92, vendredi soir, sur leur pelouse d’Yves-du-Manoir face aux Saracens. Les protégés de Pierre Berbizier avaient fait sensation à Londres en s’imposant face aux Anglais (21-24). Une première pour un club français sur la pelouse de Vicarage Road. Pour confirmer cet exploit, les Racingmen devaient donc tempérer les ardeurs d’adversaires, certes déjà éliminés mais tout de même remontés à bloc. Et braver le temps. Un double contrat ardu vu la neige qui s’est abattue en rafale au dessus de l’enceinte colombienne. Une mission qu’a bien failli remplir le RM 92. Failli seulement.
Il aura fallu attendre le retour des vestiaires et un contre de Mirco Bergamasco sur Neil De Kock pour voir les locaux entrer dans la partie (48e). Avant cela ? Gênés par un terrain rendu glissant par la neige et probablement paralysés par le froid, les joueurs du Racingmen balbutient leur rugby. Les imprécisions sont nombreuses. Les initiatives manquées, à l’image d’un drop d’Hernandez contré in extremis (31e). Privés de Sébastien Chabal, Henry Chavancy et du deuxième ligne James Qovu, les Parisiens subissent la loi d’Anglais entreprenants et beaucoup moins engourdis par le temps. Andy Farrell (8e) et Bradley Barritt (36e) se chargent de scorer pour les Saracens. A la pause, le score est sec et sans appel : 16-0 en faveur des visiteurs.
Mais si la neige redouble de puissance, si le terrain est toujours à la limite du praticable et du visible, notamment sur ses extrémités, le Racing, lui, change de visage. Mirco Bergamasco passe par là. Nicolas Durand la joue solo sur une mêlée à cinq dans le camp anglais et ramène l’espoir dans les rangs franciliens (52e). Revigorés par ces deux essais, les Racingmen poussent leurs homologues à la faute. Longtemps, les Saracens restent sous la pression du RM92. Mais les Anglais ne craquent pas. Au contraire, Farrell enfonce même le clou juste avant la sirène (80e, 14-19). Pour s’être réveillés trop tard, les Parisiens doivent se contenter du point de bonus défensif. Pas suffisant cependant pour continuer à rêver d’une qualification pour les quarts de finale de la H-Cup. Le Racing espérait bousculer la hiérarchie et gêner Clermont et le Leinster dans la poule 2. C’est en tant que simple spectateur que les Ciel et Blanc assisteront ce samedi au choc entre les deux favoris du groupe.