RMC Sport

Montauban frôle l’exploit, Perpignan assure

A l'image de son pilier gauche, Perpignan a fait le métier face à Trévise

A l'image de son pilier gauche, Perpignan a fait le métier face à Trévise - -

Montauban s’est incliné de justesse face au Munster lors du premier match de son histoire en H Cup (19-17). Perpignan a difficilement fait le métier face à Trévise (27-16).

Trois minutes… de trop. C’est ce laps de temps qui a empêché les Montalbanais de signer un authentique exploit, une vraie perf’ sur la pelouse du Munster. Mais le money-time est ce qu’il est, encore plus sur la scène européenne. Pour avoir concédé une pénalité en toute fin de match, Montauban a vu le gain de la partie lui filer entre les doigts, le pied droit de Ronan O’Gara se chargeant d’exécuter la sanction.

Avant ce malheureux coup du sort ? Un match bien géré et emmené par les hommes de Laurent Travers et de Laurent Labit, une rencontre durant laquelle Montauban a joué crânement sa chance, profitant des largesses adverses. Un peu dilettantes dans les zones de conquête et même franchement imprécis sur certaines phases de jeu, les joueurs de la Red Army ont fait preuve de suffisance. Assez longtemps pour permettre aux Montalbanais de prendre les clés de la partie, grâce à un Petre Mitu constant et à un essai de Sylvain Jonnet. En face, seul un exploit de Barry Murphy permettait au Munster d’être encore en vie. Jusqu’à cette maudite 77e minute de jeu…qui voit Montauban se consoler avec, tout de même, un précieux point de bonus défensif.

La réaction de Laurent Travers, entraîneur de Montauban : « Ce n’est pas parce qu’il y a eu aujourd’hui une grosse performance que ça y est… tout est acquis. Il faut rester vigilant et l’humilité sera importante. Il faut savoir d’où l’ou vient et il faut savoir où on veut aller. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un bon match aujourd’hui qu’il y en aura un bon demain. Qu’on se serve de ça pour pouvoir construire, pour pouvoir travailler. On sait très bien qu’il y a trois semaines, quand on était face au Stade Toulousain, tout le monde nous jetait aux orties. Là, tout le monde veut nous propulser vers le haut. On sait faire la part des choses et on saura être vigilant. »

Marc Raynaud, troisième ligne centre de Montauban : « Mon sentiment, un peu de rage. On ne sait pas combien de minutes il reste à la fin. Je prends mes responsabilités. Je pense que c’est le bon moment pour repartir au tour… ils nous mettent la pression… soi-disant on plonge et l’arbitre leur donne une pénalité. Alors, oui, il y a un peu de rage de ma part mais je suis très satisfait de l’équipe ce soir. Je crois que le rugby avant tout, c’est du combat et même lorsqu’il y a quinze internationaux en face, il faut qu’ils s’accrochent pour gagner. »

Perpignan, ni plus, ni moins

Ce petit point de bonus, c’était justement l’objectif principal des Perpignanais face à Trévise. Et le contrat des Catalans, à ce niveau-là, n’a pas été rempli. Complètement absente des débats en première période, l’USAP a laissé manœuvrer son adversaire, rival qui menait largement après 12 minutes de jeu (0-10). Ce coup de massue a eu le mérite de sonner le réveil des hommes de Jacques Brunel, auteurs dans la foulée d’un essai de pénalité salvateur.

La suite ? Une vraie main mise de Perpignan dans cette rencontre, une domination matérialisée par la jolie prestation de David Mélé, demi de… mêlée espoir du club et qui officiait occasionnellement en tant que numéro 10 en l’absence sur blessure de Durand, Meyer, Laharrague, Mermoz et Hume. Porical, à la suite d’un essai de 80 mètres, Grandclaude également et le pied précis de Mélé donnaient de l’allant à l’avance catalane…mais, malgré l’infériorité numérique italienne en fin de rencontre, jamais l’USAP n’ira aplatir une quatrième fois dans l’en-but adverse, un geste synonyme de bonus offensif.

La réaction de Jacques Brunel, entraîneur de l’USAP : « C’était un match compliqué. On s’attendait à un match délicat. On l’a eu. On n’a pas su gérer certaines situations qui auraient pu nous amener à ce point de bonus offensif. M’enfin… je ne pense pas que la qualification va se jouer sur le point de Trévise… Cela va se jouer sur d’autres points de bonus. On savait que ce serait difficile de commencer cette phase de poules par Trévise… on s’en est sorti mais pas comme on aurait voulu. On a gagné… sans aller au bout de notre objectif. »

Olivier Olibeau, deuxième ligne de Perpignan : « Je crois qu’aucun des joueurs ni un membre de l’encadrement n’avait dit qu’on filerait une branlée à ses Italiens. Pour les jouer depuis plusieurs saisons, je peux dire que chaque année, ils progressent, chaque année, ils se renforcent. Ils étaient sereins, frais, prêts dans leur tête. On a affronté des joueurs qui jouent à Trévise pour ça, pour disputer la Coupe d’Europe vu que leur championnat n’est malheureusement pas de haut niveau. On a mal démarré le match, c’est vrai. On a été pris au score… après, ce n’est plus du tout la même chose. Maintenant, ils ne sont pas encore allés aux Ospreys ni à Leicester, donc on verra pour la suite. »

La rédaction