Paris a tout à perdre

Les Parisiens devront faire abstraction de leur statut de favori face aux Gallois de Llanelli - -
Perpignan, Toulon, Montauban, Ulster… Non, ces équipes ne sont pas les prochaines formations listées sur l’agenda de match du Stade Français. Ces clubs sont juste un petit panel des différentes victimes recensées ici et sur là sur le parcours, pour le moment triomphant, des stadistes parisiens. La formation d’Ewen McKenzie impressionne, c’est le moins que l’on puisse dire. Abonné depuis le début de saison aux fins de matches souriantes dans les vestiaires et trébuchantes – en terme de points – au classement, Paris est pour le moment à sa place. Autrement dit, leader du Top 14 et en tête de la poule 4 d’H Cup. Mais, à tant dominer son sujet, le Stade Français ne s’expose-t-il pas à une possible et future chute de décompression ? Le capitaine du SF, Pierre Rabadan désamorce d’entrée cette épineuse problématique : « Il existe plein d’équipes susceptibles de nous arrêter. Ce n’est pas un problème d’ailleurs. Mais bon, plus tard ça arrivera et mieux ce sera pour nous ».
Face aux Gallois de Llanelli, ce seront les protégés du président Max Guazzini qui seront favoris. Llanelli… un club déjà défié lors de la saison 1998-99. C’était lors des débuts du club francilien sur la scène européenne, avec une victoire parisienne à la clé, au match aller (49-3), pour une courte défaite au retour (17-13). Pourtant, cet ancien demi-finaliste d’H Cup (éliminé dans le dernier carré par Leicester en 2001-02) a de solides arguments. « C’est une très bonne équipe… qui est très joueuse. Elle fait partie des formations qui possède l’un des niveaux de jeu les plus forts en Europe. Ils ont déjà échoué en demi-finales. On s’attend à un gros match, avec beaucoup d’intensité. La clé de cette partie sera probablement notre aptitude à bien défendre. En tout cas, cela va être un très bon test. Ils sont impressionnants. Sur ce que l’on a vu sur la vidéo, au niveau de l’attaque, ils sont très bons, ils ne comptent quasiment que des internationaux, des All-Blacks, beaucoup de Gallois également ».
Les Gallois ont de la ressource
Justement, parlons-en un peu de cet effectif de Llanelli. Une troisième ligne coriace, dure sur l’homme, propice à régner dans les zones de combat avec des éléments comme Gavin Thomas ou David Lyons, encore entraîné dans un passé tout récent du côté des Waratahs par… un certain Ewen McKenzie. Un organisateur de jeu talentueux également, capable de donner de la variété au jeu de sa formation, rendant cette dernière aussi performante dans les phases d’occupation que dans les attaques placées : Stephen Jones. Bref, l’adversaire aura du répondant samedi. Et un état d’esprit revanchard. En effet, alors qu’ils menaient 19 à 3 à la pause devant les Harlequins, les joueurs de Llanelli ont cédé… baissant finalement pavillon devant leur public (score final 22-29). Inutile de chercher plus loin une source de motivation extrême pour des Gallois qui seraient en grosses difficultés en vue d’une qualification pour les quarts de finale, s’ils venaient à perdre sur la pelouse de Jean Bouin.
« Llanelli est une équipe qui va nous poser beaucoup de problèmes et je pense que cela va être un match très compliqué. On va avoir des difficultés. On a montré des choses solides. Soyons méfiants, concentrés. Il n’y a plus de grandes ou de petites équipes », confirme ainsi Christophe Dominici. Et, dans la foulée, ajoute : « On a bien débuté notre championnat, on a bien débuté notre Coupe d’Europe. A nous de savoir enchaîner et de conserver cette bonne dynamique… Ça commence par Llanelli, ça se poursuit à Toulouse avant de s’achever face à Clermont. Après, il y aura deux semaines de repos bien mérité… en tout cas pour ceux qui ne sont pas internationaux ». Avant de songer plus concrètement à cette petite plage de répit bien méritée, il va d’abord falloir faire le boulot. Et avec sérieux si possible.