
Racing 92 : une revanche pour changer de dimension
"L’année dernière, dans les dernières secondes, ils nous éliminent (12-11 en quart de finale, ndlr). Je ne vais pas dire qu’on a un passif mais on a une soif de revanche." Voici comment Jacky Lorenzetti a décidé de planter le décor, à la veille de la finale de Champions Cup à Lyon, au Parc OL face aux Saracens (17h45). Un rendez-vous historique pour le Racing 92, qui aura pour la première fois de son histoire l’occasion d’être au sommet de l’Europe, et sortir ainsi de l’ombre du RC Toulon, triple tenant du titre et vainqueur du championnat de France en 2014, ce que les Franciliens n’ont plus été depuis 1990. Il faut dire que l’homme d’affaires suisse a tout fait pour que son club passe un cap cette année, avec notamment la signature du champion du monde 2015 avec la Nouvelle-Zélande, Dan Carter (112 sélections, 1598 points).
Jacky Lorenzetti ne s’en cache pas d’ailleurs : le fait que le recrutement du Racing ait pris un fort accent néo-zélandais (Carter, Masoe, Laulala, Rokocoko et Tameifuna) ces deux dernières années, coïncide avec la volonté de vouloir renouer avec les titres. "C’est vraiment la petite Nouvelle-Zélande. Les Néo-Zélandais sont complètement intégrés, ils sont en pleine forme, mais ce ne sont pas eux qui vont faire gagner l’équipe, même s’ils vont y participer. Il y a une véritable envie de faire corps et si on arrive à garder cet état d’esprit, en faisant fi justement des nationalités ou des petites colonies, on sera bien" confirme ainsi le patron des Ciel et Blanc.
Szarzewski sera bien là
Il faut dire qu’hormis la saison 2010-2011, qui a vu le Racing 92 se hisser dans le dernier carré du Top 14 et de la feu H Cup, le bilan est plutôt contrasté sur les dix ans de présidence de Jacky Lorenzetti. Alors certes, la remontée du club dans l’élite ne date que de 2009, mais l’investissement consenti pour répondre aux ambitions annoncées reste très conséquent. L’année 2016 peut donc être la bonne pour les partenaires de Dimitri Szarzewski (83 sélections), capitaine longtemps incertain pour cette finale de Champions Cup, mais qui tiendra bien son rôle de titulaire dans le XV de Laurent Travers et Laurent Labit.
Une excellente nouvelle, pour celui qui était absent de la demi-finale face à Leicester, que le Racing a remporté au forceps (19-16). Son expérience, ajoutée aux heures de vol et au talent de Dan Carter seront plus qu’indispensables pour viser la suprématie continentale. Et ce premier titre, qui pourrait enfin faire basculer les Racingmen dans la catégorie qu’ils visent tant : celle des puissants. Avant de briguer un éventuel doublé, pour lequel ils sont toujours en lice ? Qui sait. Mais pour rêver de l’un, il faudra déjà s’adjuger l’autre…