Skrela, le talisman clermontois

David Skrela a connu trois finales de H Cup avec trois clubs différents: Colomiers, Toulouse et Paris. Face aux Saracens, ce dimanche (17h30) en quarts de finale, l’ouvreur fera aussi office de talisman pour l'Europe, quête de Clermont.

Clermont et la grande Europe ont du mal à s’entendre. Si l’ASM a déjà décroché deux Challenges Européens (1999 et 2007), jamais elle n’a réussi à passer le cap des quarts de finale de la plus prestigieuse H Cup. Le club auvergnat a touché du doigt les demi-finales en Irlande, un soir d’avril 2010 face au Leinster (29-28). Mais le mental défaillant de Brock James, buteur jusqu’alors impeccable, a empêché le club de René Fontès de s’inviter dans le dernier carré à cause de deux drops manqués face aux poteaux. Deux ans après ce souvenir douloureux, les hommes de Vern Cotter ont l’occasion d’atteindre le Top 4 européen face aux Saracens, ce dimanche (14h45).

Comme pour conjurer le mauvais sort, Brock James ne sera pas titulaire. David Skrela, arrivé en provenance de Toulouse en début de saison, officiera à l’ouverture. Son expérience en H Cup avec trois finales disputées (deux perdues avec Colomiers en 1999 et le Stade Français en 2005 et une gagnée avec Toulouse en 2010) a convaincu le staff de lui confier les clés d’une équipe qui rêve enfin de s’émanciper sur la scène européenne. « C’est une compétition que je connais depuis longtemps et avec laquelle j’ai eu des grands moments et des moments très durs, se rappelle-t-il. Elle ne laisse pas indifférent. » Aurélien Rougerie, capitaine des Jaunards, a bu les mots de son coéquipier : « Il a dit deux ou trois trucs en début de semaine que la plupart du groupe a retenu. »

J-B.Elissalde : « Skrela m’a donné mes premiers cheveux blancs ! »

Le Toulousain de naissance a bien conscience de l’attente suscitée. « Ils ont déjà gagné le Bouclier, explique-t-il. Tout le monde voudrait ramener la H Cup. Avant cela, il y a trois gros matches à gagner. » A Watford, la pression sera grande sur celui qui a quitté la dernière Coupe du monde après un match en raison d’une blessure à l’épaule. Notamment dans le jeu au pied. « Je regrette, en tant qu’entraîneur, les premiers cheveux blancs qu’il m’a donné en finale (du Top 14 la saison passée face à Montpellier, ndlr) avec ses sept coups de pieds loupés, rappelle Jean-Baptiste Elissalde, entraîneur des arrières de Toulouse. Je m’en souviendrai toute ma vie. » Pas sûr que cette anecdote fasse rire les Clermontois. Bien qu’à la fin, Toulouse ait gagné…