Vent de crise sur les Coupes d’Europe

Sivivatu, ici contre Toulon, lors de la dernière finale du Top 14 - -
Voilà une histoire de gros sous qui provoque un vent de panique sur les Coupes d’Europe de rugby. D’un côté, la ligue anglaise qui a négocié en début d’année avec British Telecom la vente des matchs de Premiership et de Coupe d’Europe des clubs anglais pour les trois prochaines saisons. Le tout pour un montant de 152 millions de livres (180 millions d'euros), soit une augmentation d'1 million de livres (1,2 million d'euros) pour chaque club par saison. De l’autre, l’European Rugby Committee (ERC), qui centralisait jusqu’à présent toutes les négociations et qui est missionné par le comité des VI Nations pour organiser la compétition.
La ligue anglaise, emmenant dans son sillage la ligue française, a donc annoncé dimanche la création de la Rugby Champions Cup. « Je suis un peu déçu car la ligue française s’est rangée derrière les Anglais, sur des points qui sont contraires à ce à quoi elle s’était engagée, pestait Jean-Pierre Lux, président de l’ERC. Je ne veux pas aller trop loin, dire qu’ils se comportent comme les ‘’toutous’’ des Anglais, mais quand les Anglais et leur ligue ont besoin des Français pour faire bouger les choses, ils viennent les chercher. Quand ils n’en auront plus besoin, ce sera notre problème. »
Bilalian : « C'est inélégant »
Jean-Pierre Lux s’est ainsi exprimé ce lundi, en marge de la présentation du dispositif de France Télévisions pour la saison à venir. Les présidents des 7 clubs français engagés dans la compétition, ou leurs représentants, brillaient d’ailleurs par leur absence. La ligue n’avait, elle, dépêché qu’une seule salariée… Du côté de l’ERC, on se méfie d’ailleurs de l’initiative des « putschistes ». Ce n’est pas un coup de bluff, murmure-t-on dans les arcanes du rugby européen. L’annonce des ligues française et anglaise semble avoir fait mouche.
« C’est une forme de putsch qui n’est pas réglementaire. C’est presque hors la loi, lâche Daniel Bilalian, président de France Télé. Même s’il y a des problèmes de personnes, d’argent, nous aurions préféré que cela se règle en famille. C’est inélégant. Et je pèse mes mots. Je les pèse très fort. » L'ERC a demandé à ce que tout le monde viennent s'asseoir les 23 et 24 octobre prochains à Dublin sous l'autorité d'un médiateur canadien neutre. Les Fédérations anglaise et française, qui ne sont pas d'accord avec leurs ligues, avaient également appelé à une relance de la médiation. Voilà qui s’apparente à une réunion de la dernière chance.
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