Coupe du monde: la presse anglaise décrète "la fin du monde"

- - -
« The end of the world ». C’est le titre que l’on retrouve le plus ce dimanche matin dans les journaux anglais tels que le Daily Mail, The Observer ou le Daily Star. Une référence apocalyptique au Mondial terminé pour le XV de la Rose, battu la veille par l’Australie (33-13). Pour illustrer cet échec retentissant, on trouve souvent une photo du capitaine Chris Robshaw un genou à terre, à bout de souffle.
« L’Angleterre humiliée » titrent en une quasiment tous les tabloïds. « Humiliée dans son jardin » insiste le Sunday Telegraph. « L’Angleterre dévastée », « le rêve d’une nation envolée » peut-on aussi lire. Les médias insistent évidemment sur cette première historique des Anglais puisque jamais un pays hôte du Mondial n’avait été éliminé en phase de poules. « Une page embarrassante de l’histoire, un désastre », selon The Independant. « Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes, tacle le quotidien. L’Australie mérite sa victoire. » La plus large dans le temple anglais de Twickenham.
« Pas prêts, pas intelligents, pas assez bons », titre de façon cinglante un éditorialiste du Telegraph. Même tonalité dans une chronique de Clive Woodward dans le Daily Mail : « Pas d’excuses… simplement pas assez bons. » Le coach champion du monde 2003 appelle « toute l’Angleterre du rugby à rester calme », à laisser passer la Coupe du monde, même sans l’Angleterre, avant de régler ses comptes et de chercher les responsables. Clive Woodward prend en exemple la décision de Michael Cheika lors de sa prise de fonction à la tête de l’Australie : faire le forcing pour changer les règles en sélection qui interdisaient les joueurs exilés. Ce qui a notamment permis aux Wallabies d’aligner Matt Giteau, l’un des bourreaux de l’Angleterre samedi soir. Et de rappeler à ses compatriotes, qui ont vécu le pire dans les rucks face à Hooper et Pocock, « qu’il existe un joueur capable de rivaliser : Steffon Armitage qui joue à Toulon avec Giteau ».
Lancaster cible numéro un
Le sélectionneur Stuart Lancaster est en première ligne ce matin. Le Sunday Telegraph rapporte ses propos après la rencontre. Lancaster, qui s’est « excusé », prenait « sa part de responsabilité » dans l’échec. Lancaster « gutted » (« dévasté ») ne voulait pas se prononcer sur son avenir avant la fin du Mondial et le dernier match contre l’Uruguay. « Ce n’est pas juste moi qui prendrai la décision », a assuré le coach, sous contrat jusqu’en 2020 avec la RFU. « Le crash du coach », titre sur une double page le Times.
« Des leçons vitales doivent être tirées si l’Angleterre veut guérir. Des changements doivent être faits », indique le quotidien. The Independant est encore plus clair : « Il n’y a pas d’autre solution : Lancaster doit partir. » Le Sunday Mail est plus positif sur le sujet : « Les indécisions de Lancaster l’ont condamné… Mais il a beaucoup appris et peut progresser. » Enfin le Times consacre un encadré à la prestation de Romain Poite, l’arbitre français de la rencontre. Les Anglais ne trouvent rien à redire de sa prestation : « les arbitres français sont en au-dessus », souligne le journal.