RMC Sport Coupe du monde de rugby

Tout sauf Pacifique...

Ma'a Nonu

Ma'a Nonu - -

C'est sur les coups de midi ce dimanche que la France connaîtra son adversaire en finale de la Coupe du monde, à l'issue du plus beau classique du rugby : Australie - Nouvelle-Zélande, à Auckland. Un duel de l'océan Pacifique qui va bien au-delà du ballon ovale.

C’était la finale rêvée de la plupart des pronostiqueurs, entre deux équipes au jeu léché et tourné vers l’attaque. Mais la défaite des Wallabies contre l’Irlande au premier tour a précipité le rendez-vous au stade des demi-finales. Les rugbymen néo-zélandais et australiens se retrouvent donc ce dimanche à l’Eden Park d’Auckland (coup d’envoi à 10h, heure française) pour un duel du Pacifique qui met déjà en émoi les deux îles. Des milliers de supporters « aussies » vont traverser le « fossé », comme on nomme la mer de Tasmanie, grâce aux compagnies aériennes à bas prix.

Malgré leur jeune histoire, l’Australie et la Nouvelle-Zélande entretiennent une relation agitée. « On adore se détester sur les terrains mais en fait, nous sommes des frères d’armes », jugeait le maire d’Auckland, Len Brown, lors de la cérémonie d’accueil de l’équipe australienne. A voir... Tous les Kiwis le disent sans peine : ils goûtent peu la condescendance naturelle avec laquelle leur puissant voisin semble les regarder. Cinq fois plus peuplée, l’Australie est aussi beaucoup plus puissante économiquement.

SBW : « Comme un Toulouse-Toulon »

Mais s’il y a un domaine dans lequel le pays du long nuage blanc n’a rien à lui envier, c’est bien le rugby. Les All Blacks cumulent 67% de victoires contre les Wallabies, l’adversaire qu’ils ont le plus affronté dans leur histoire centenaire. Un facteur de fierté même si, de l’autre côté de la mer de Tasmanie, on fait semblant de ne pas s’en soucier. Le rugby à XV, après tout, n’est qu’un sport parmi tant d’autres. Et les Wallabies ont remporté deux Coupes du monde, contre une seule pour les hommes en noir. « On pourrait probablement comparer ce match à un Toulouse-Toulon », plaisante le Néo-Zélandais Sonny Bill Williams.

Tous les All Blacks ont été bercés par les affrontements entre les deux équipes. Le numéro 8 Kieran Read se souvient du match homérique disputé en 2000 devant 110 000 spectateurs à Sydney. Au final, victoire 39-35 des Blacks sur un essai de Jonah Lomu après trois minutes dans les arrêts de jeu. « C’était génial à regarder », explique-t-il, avant de citer les affrontements de cricket entre les deux nations comme autant de souvenirs d’enfance.

Le duel de ce dimanche s’inscrit donc dans une longue tradition. Les supporteurs néo-zélandais espèrent bien reprendre la main, après la défaite des leurs dans le dernier match des Tri Nations, cet été à Brisbane. Pour eux, une défaite à domicile, en demi-finales et contre le rival honni, serait une catastrophe. Graham Henry, le coach des Blacks, préfère dédramatiser : « Les Australiens sont des grands frères pour nous. C'est une relation positive parce que ça pousse les Néo-Zélandais à donner le meilleur d'eux-mêmes. On les connaît, ils nous connaissent, il y a beaucoup de rivalité. Mais je ne pense pas que ça fasse tant de différence de les jouer eux ou une autre équipe en demi-finale. Il faut juste faire le boulot. »