XV de France - Dusautoir: "Un Everest à monter et à gravir"

Thierry Dusautoir - AFP
Thierry, on évoque avant ce choc face à la Nouvelle-Zélande une autogestion de la part des joueurs au sein du XV de France et une mise à l’écart de Philippe Saint-André : qu’en est-il vraiment ?
Depuis le début de la Coupe du monde, on est ensemble, c'est une équipe qui travaille. Quand je dis une équipe, c'est les joueurs, les entraîneurs, le manager, la partie médicale… Et on est encore ensemble jusqu'à la fin de la compétition. Je ne sais pas trop d'où ça sort, il faudrait demander à la personne qui a écrit cet article de vous en dire un peu plus. Franchement, ce genre de choses ce n'est pas de mon ressort, je me concentre surtout sur notre match et on l'a préparé en équipe. Et quand je dis en équipe, c'est-à-dire les membres du staff et les joueurs.
Comment s’est déroulée cette semaine ?
On a cherché dans un premier temps à évacuer la déception du match contre les Irlandais. On a récupéré ensuite un maximum. La semaine a été assez courte. On a joué dimanche et on s’est assez vite repositionné sur l’objectif qui est de gagner notre quart de finale. Je pense que tout le monde est concentré sur l’objectif. Tout le monde a envie de passer ce quart de finale. C’est sûr qu’on a des regrets sur notre performance face aux Irlandais mais ce n’est plus ça qui est important. Ce qui l’est, c’est ce qui arrive, l’Everest, on va dire, qu’on a à monter et à gravir demain. Tout le monde est focalisé sur ça.
Vous qui étiez là en 2007 et 2011, est-ce que vous sentez une rébellion de la part des joueurs avant ce quart de finale ?
Je sens surtout une équipe qui a envie de gagner. Après, chacun mettra l’adjectif qu’il veut là-dessus. On a surtout l’objectif de continuer à exister dans cette compétition. Lorsqu’on a commencé la Coupe du monde, on a défini comme but d’être champions du monde. A un moment ou à un autre, on savait qu’il faudrait bien rencontrer des équipes du gabarit de la Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, on les rencontre en quarts de finale et on s’est préparé à les affronter.
Quel a été le rôle des anciens durant cette semaine ?
C'est un groupe qui commence à avoir de l'expérience. On a continué à accompagner l'équipe comme on l'a fait depuis le début. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de questions depuis le début de la semaine sur les différents épisodes et batailles qu'a pu mener le XV de France face à la Nouvelle-Zélande. Mais il n'y a pas eu besoin forcément d'y revenir. C’était surtout une semaine où l’intérêt était de récupérer et d’évacuer rapidement la déception face à l’Irlande pour se tourner vers notre nouvel objectif.
« C’était un grand moment, il y a 8 ans. Mais là, je ne pense qu’à demain »
Le fait de savoir pour certains que c’est probablement leur dernier tour de piste en Bleu a-t-il changé quelque chose dans leur comportement, leur attitude ? Vous savez, les joueurs dont vous parlez savent depuis le début de la compétition que ce sont peut-être leurs derniers matches en équipe de France. L’état d’esprit est le même depuis le début. Il y a le même appétit. C’est une belle opportunité de pouvoir jouer la Nouvelle-Zélande. C’est un quart de finale de Coupe du monde. C’est quelque chose d’assez stimulant, je pense, pour l’ensemble des joueurs.
Cette semaine vous a-t-elle permis de vous rapprocher ?
Oui, parce que ce sont des moments assez intenses. On voit bien au rythme de vos questions que c'est une semaine particulière. C'est dû aussi à l'aura et à la taille de nos futurs adversaires. C’est tout à fait normal. C'est aussi pour vivre ce genre de moments qu'on est là. C'est ce qui fait qu'être sportif de haut niveau et de participer à la Coupe du monde est un moment aussi particulier et qu'on veut en profiter.
Un petit mot sur Richie McCaw, le capitaine de la Nouvelle-Zélande, à qui vous ferez face samedi.
Je ne vais pas le présenter. Tout le monde sait que c'est un bon joueur, le meilleur de sa génération. Ce qu'il a fait pour les All Blacks est incroyable, spécial. C'est toujours un privilège de jouer contre lui. Ce sera certainement ma dernière chance de l'affronter et je vais en profiter.
En 2007, vous avez battu les All Blacks en quarts de finale de la Coupe du monde. Et samedi, vous les retrouvez au même stade de la compétition. Est-ce dans un coin de votre tête ?
C'était spécial car il n'y a pas beaucoup d'équipes qui battent les All Blacks. Je pense que les Français aiment particulièrement ce genre de matches, c'est pour ça que tout le monde est aussi excité aujourd'hui. Mais y penser, ça m'oblige à regarder le passé et moi, je ne veux que penser au futur, à ce qu’on va faire demain (samedi, ndlr) pour pouvoir se qualifier. C'était un grand moment, il y a 8 ans. Mais là, je ne pense qu'à demain.