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XV de France: et si les joueurs s’émancipaient ?

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Comme en 1999 ou en 2011, les joueurs du XV de France pourraient s’affranchir de leur staff pour prendre les rênes de leur destinée avant le quart de finale de Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande, samedi (21h). Même si cela ne semble pas franchement être la tendance…

Ce XV de France enfermé dans le cadre de jeu minimaliste dicté par le staff peut-il s’en détacher ? Dans l’histoire souvent mouvementée des Bleus, deux fois (au moins), les joueurs ont tourné le dos à leurs sélectionneurs pour s’approprier eux-mêmes la compétition. Secrets de vestiaires obligent, cela n’a jamais été officialisé. Mais la révolte des joueurs contre le tandem Jean-Claude Skrela-Pierre Villepreux en 1999 avait accouché du succès retentissant face aux All Blacks en demi-finales du Mondial (43-31). En 2011, les cadres du groupe avaient aussi pris les choses en main pour tracer leur chemin jusqu’en finale face… aux Blacks (défaite 8-7). Voilà peut-être une nouvelle piste à explorer avant le nouveau choc face à la Nouvelle-Zélande, samedi (21h) à Cardiff.

Sans aller jusqu’à se saborder, Philippe Saint-André et son staff actuel sont d’ailleurs les premiers à appeler leurs joueurs à la responsabilisation. « Ils nous rappellent que c’est notre aventure, notre truc, je suis d’accord mais ce n’est pas nouveau du tout, explique Benjamin Kayser. C’est un investissement encore plus total dans la préparation stratégique et mentale du match, dans toutes les prises de décision de préparation pendant la semaine. A chacun son degré d’expertise, d’importance et de leadership dans le groupe. A 31 on va s’impliquer pour faire sorte à ce que chacun ait un rôle clef à jouer. » On semble tout de même un peu loin d’une vraie émancipation.

Chouly : « Révolte c’est un grand mot quand même »

Nicolas Mas, déjà présent il y a quatre ans, promet pourtant que ce groupe ne manque pas de caractère. Il apparait tout de même un peu tendre à côté des Servat, Nallet, Harinordoquy, Bonnaire, Yachvili ou Rougerie, qui étaient là en 2011. « Les jeunes montrent qu’ils sont là avec de belles valeurs, souligne le pilier de Montpellier. Ce sont aussi des leaders. Ils auront cette responsabilité et l’ont même déjà parce qu’ils sont performants sur le terrain. Nous (les « anciens », ndlr) on les aide. Ce n’est pas parce qu’en 2011, les joueurs étaient plus âgés que les joueurs ont moins de responsabilités aujourd’hui. »

Les succès des Bleus face aux Blacks démontrent surtout qu’ils ont souvent été décrochés alors que les joueurs apparaissaient comme possédés lors des instants précédents la rencontre. Les postures mythiques lors des haka en 2007 et 2011 sont là pour le rappeler. Sans entrer dans la surenchère des images, un nouvel exploit passe obligatoirement par un état d’esprit sublimé. A cinq jours du choc, la révolte semble pourtant encore loin. « Révolte c’est un grand mot quand même », tempère même Damien Chouly.

NC avec WT