Des exemples à ne pas suivre

Thierry Dusautoir - -
C’est une victoire qui restera certainement comme la plus belle page du rugby français. Menés 17-10 à la mi-temps, les Bleus renversent la tendance sur la pelouse de Twickenham et s’imposent finalement 43-31. La victime du jour ? La Nouvelle-Zélande. Dans la foulée, Jean-Claude Skrela décide de reconduire le même XV pour affronter l’Australie une semaine plus tard. Dans les rangs français se trouvent, notamment, Emile NTamack et Marc Lièvremont. L’actuel sélectionneur de l’équipe de France n’aime pas se retourner sur le passé. Il a pourtant fait une exception, mardi en conférence de presse. « Je me souviens de l’après match et d’une semaine compliquée, livre l’ancien troisième ligne. On avait trop longtemps gardé la tête à la demi-finale et on n’avait pas basculé sur la finale. Et face à nous, il y a eu une équipe australienne programmée pour gagner et qui nous l’avait fait payer. »
Le bilan est terrible. Une défaite 35-12 et un nouveau rêve de titre mondial qui s’envole. Comme en 1987 lorsque la bande à Fouroux chute à l’Eden Park contre la Nouvelle-Zélande (29-9), après avoir sorti un énorme match contre l’Australie (30-24). L’histoire s’est d’ailleurs répétée à deux reprises sous l’ère Laporte. En 2003, après un succès face à l’Irlande, l’ancien entraîneur du Stade Français lance le même XV contre la Rose pour une défaite sous la pluie de Sydney (24-7). En 2007, le bourreau est toujours anglais et là encore, l’équipe de France avait réalisé l’incroyable exploit de sortir des Blacks (20-18) pourtant souverains depuis quatre ans. « C’était la finale avant l’heure, se souvient Aurélien Rougerie, présent lors des deux dernières Coupes du monde. On était euphorique. On était dans la légèreté à l’entraînement alors que ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui. J’espère que c'est de bon augure pour samedi. »
Une première pour Lièvremont
Marc Lièvremont a donc commencé à sensibiliser son groupe dès la fin du match contre l’Angleterre pour rapidement se projeter sur le pays de Galles. Car lui aussi a décidé de faire confiance au XV vainqueur anglais du quart de finale pour défier le Poireau à l’Eden Park (10h), la semaine prochaine. Parmi les joueurs présents en 2007, les Nallet, Bonnaire Dusautoir ou encore Rougerie auront un sérieux rôle à tenir pour ne pas que les plus jeunes s’endorment sur leurs lauriers. Le contenu de l’entraînement de mardi a d’ailleurs commencé à rassurer les cadres. « On est moins euphorique, on regarde vite devant », témoigne d’ailleurs Julien Bonnaire. Car pour la première fois en 43 rencontres, Marc Lièvremont alignera pour la deuxième fois de rang sa même équipe. Il ne faudrait surtout pas que l’expérience tourne au cauchemar.