Des souvenirs pour la vie… ou pour samedi

Opposé à une équipe des Auckland Blues inexpérimentée, le XV de France a remporté une victoire solide (38-15) agrémentée de quatre essais et d’une revue d’effectif utile avant le prochain test face aux All Blacks, samedi. Les jeunes locaux, eux, ont pu découvrir avec joie le haut niveau international.

Une victoire avec quatre essais. Une large revue d’effectif. Quatre joueurs qui font leurs débuts sous le maillot bleu, Noa Nakaitaci, Eddy Ben Arous, Rémi Talès et Bernard Le Roux, avec deux essais pour le premier. Et des adversaires heureux comme des gamins à Noël. A l’heure du bilan de la victoire du XV de France sur les Auckland Blues (38-15), match contre une équipe locale qui renouait avec une vieille tradition (les deux derniers en 2010 et… 1998) que Philippe Saint-André aimerait faire perdurer, le curseur oscille entre deux points. Les enseignements sportifs, déjà, importants à quatre jours des retrouvailles avec les All Blacks. L’idée d’un rugby à l’ancienne, aussi, avec une rencontre qui ne donnait pas lieu à une sélection officielle mais restera gravée dans la mémoire des adversaires des joueurs tricolores.

Privés de leurs cadres, les Auckland Blues présentaient un visage inexpérimenté. Où de nombreux joueurs, jeunes ou pas, découvraient le haut niveau international. De quoi donner envie de glaner un maximum de souvenirs. A l’issue du match, les joueurs de la franchise du Super 15 ont ainsi rejoint les Bleus dans leur vestiaire. Discussions, photos et échanges de maillot au programme. Le verre de l’amitié, aussi, transformé en symbole de l’avancée du professionnalisme : bières pour les Blues, eau pour les Bleus, déjà lancés dans la préparation des Blacks. « C’était du rugby old school avec un état d’esprit incroyable, juge John Kirwan, l’entraîneur des Blues. On se rentre dedans avec le sourire puis on boit des bières ! »

« Je pourrai raconter ça à mes petits-enfants… »

Arrivé en conférence de presse avec le maillot de… Yannick Nyanga sur les épaules, le capitaine d’Auckland James Parsons, auteur d’un essai, confirme : « C’est un rêve pour moi de me frotter au niveau international. Je vais encadrer ce maillot chez moi et dans 40 ans, je pourrai raconter à mes petits-enfants que j’ai joué contre la grande équipe de France. » Le bon état d’esprit autour de cette rencontre ne s’est pas limité aux déclarations. Mercredi dernier, Kirwan et Saint-André, meilleurs ennemis sur le pré à l’époque où ils étaient joueurs, ont partagé quelques bières à l’hôtel des Français, le Pullman d’Auckland, pour évoquer ce match et éviter les mauvais gestes. Une atmosphère sympa et détendue qui a également trouvé une expression auprès des supporters à l’issue du match, la grosse colonie française présente au North Harbour Stadium ayant eu le plaisir de pouvoir accéder aux joueurs pour des dédicaces et des photos devant l’entrée de la zone mixte.

L’idée de rugby à l’ancienne, elle, a aussi été matérialisée par l’entrée en jeu de Damien Chouly quelques heures après son long périple en avion pour rejoindre la Nouvelle-Zélande. Et le sportif, dans tout ça ? Avec une large revue d’effectif, et les débuts de quatre joueurs (Nakaitaci, Talès, Ben Arous et Le Roux), le sélectionneur a pu tirer quelques enseignements. « Tout le monde a eu du temps de jeu entre le premier test match et celui d’aujourd’hui et c’est très bien, analyse Philippe Saint-André. Il y a automatiquement des joueurs qui étaient sur le terrain qui commenceront samedi car on n’avait que 13 mecs qui ne s’étaient pas mis en short et en maillot. Le groupe vit bien et il y a de la concurrence dans pas mal de positions, c’est important. On va avoir un sacré test samedi contre les All Blacks. »

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A. H. avec L. D. à Albany (Nouvelle-Zélande)