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Et maintenant, on gagne ?

Les Bleus à la conquête de l'Europe.

Les Bleus à la conquête de l'Europe. - -

Toujours à la recherche d’un succès final dans le Tournoi, Marc Lièvremont aborde sa troisième année à la tête des Bleus contre l’Ecosse (16h). Avec, déjà en tête, l’ambition d’emmener les siens au sommet du monde en 2011.

Marc Lièvremont a répondu à la même question toute la semaine. Sans hausser le ton. Il faut dire que l’entraîneur de l’équipe de France se savait attendu au tournant. Depuis 2008 et sa prise de fonction à la tête des Bleus, son XV n’a jamais pu enchaîner trois victoires de rang. Alors forcément, avant d’affronter l’Ecosse, l’ancien troisième-ligne se prépare aux questions touchant de près le sujet. « Ça nous interpelle et nous interroge », reconnaît-il d’ailleurs.

En vingt-et-une rencontres, son équipe ne l’a remporté que onze fois. Quelques coups d’éclat, certes, contre l’Afrique du Sud (20-13) et la Nouvelle-Zélande (27-22), mais pas de série référence. A moins de deux ans de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, Lièvremont exhorte d’ailleurs les siens à « apprendre à détester perdre. Chaque match et chaque série sont différentes, poursuit-il. On doit travailler cette constance. Mais je remarque très peu de performances abouties de clubs, voire de joueurs. Mais c’est sûr qu’on en tiendra compte et on essaiera d’être attentif en troisième semaine. A condition d’avoir déjà gagné les deux premiers matchs. »

Le message semble passer du côté des joueurs. « C’est notre objectif cette année : essayer de gagner le Tournoi », avoue d’ailleurs Fulgence Ouedraogo. Et le troisième-ligne de Montpellier de rapidement appeler à l’indulgence. « Il va y avoir des imprécisions et des erreurs. A nous de ne pas tomber dans le piège. » Le Toulousain Vincent Clerc reprend en écho : « On a besoin de victoires, de certitudes et de confiance à un an de la Coupe du monde. L’ambition de résultats est autant du côté des joueurs que du côté du staff. Ça serait top de s’affirmer sur la scène européenne après avoir fait des bonnes prestations contre les nations du sud. »

Au révélateur de Murrayfield 

Parmi les adversaires, on n’hésite d’ailleurs pas à élever les Français au rang d’épouvantail. Comme Chris Cusiter. Le demi de mêlée écossais a évolué deux ans à Perpignan. Depuis, il est reparti au pays, à Glasgow. « Ils sont probablement les favoris de ce Tournoi », n’hésite pas à lâcher le capitaine du Chardon, premier adversaire de ce cru 2010. Cinquièmes l’an passé, avec une seule victoire face aux Italiens, le XV au chardon n’en mène pas large. Comme toute année paire, les Français bénéficient en tout cas d’un calendrier a priori favorable avec trois matchs à domicile contre l’Irlande, l’Italie et l’Angleterre contre deux déplacements au pays de Galles, et en Ecosse donc. « Ce déplacement en Ecosse ne sera pas une partie de plaisir », tempère néanmoins Lièvremont.

Surtout que la préparation du Tournoi ne s’est pas déroulée dans des conditions optimales. Les Biarrots Fabien Barcella et Damien Traille ont rapidement déclaré forfait. Tout comme le Perpignanais Maxime Mermoz. Quant au Parisien Julien Dupuy, auteur d’une incroyable montée en puissance à la mêlée, il est suspendu. Et quand le comité de sélection dévoile une première liste, il doit finalement retirer les noms de Romain Millo-Chluski, Sébastien Chabal et Jean-Baptiste Elissalde, tous trois également blessés. Chabal a en plus fait parler de lui en annonçant son forfait sur sa messagerie personnelle...

Mais toutes ces considérations sont désormais rangées au placard. Marc Lièvremont conclut : « Il va falloir être exigeant, pas forcément moi, mais les joueurs entre eux doivent avoir cette ambition de ne rien lâcher. Et si on veut parler de Grand Chelem, de gagner le Tournoi des VI nations, c'est cinq matches aboutis qu’il faut sortir. » L’antre de Murrayfield constituera un excellent révélateur.

P.Ta., avec L.D. à Edimbourg